Le chef de la diplomatie australienne, Julia Bishop, s'est déclarée "consternée" par la condamnation lundi en Egypte à sept ans de prison d'un journaliste australien de la chaîne qatarie Al-Jazeera, accusé avec deux confrères de soutenir les Frères musulmans.
"Le gouvernement australien est choqué par ce verdict. Nous sommes stupéfaits qu'une peine ait été prononcée et consternés par sa sévérité", a déclaré Julia Bishop.
"Le gouvernement australien ne peut simplement pas comprendre (le verdict) sur la foi des éléments de preuve apportés" au cours du procès, a-t-elle ajouté.
L'Egypto-canadien Mohamed Fadel Fahmy, chef du bureau d'Al-Jazeera avant que la chaîne ne soit interdite en Egypte, et son confrère australien Peter Greste ont été tous deux condamnés à sept ans de prison.
Arrêtés le 29 décembre dans une chambre d'hôtel du Caire, ils travaillaient sans l'accréditation obligatoire pour tous les médias.
L'Egyptien Baher Mohamed a écopé de la même peine assortie d'une seconde, de trois ans, portant à 10 le nombre d'années qu'il devra passer en prison.
Dans cette affaire, qui a provoqué un tollé international, 11 autres accusés jugés par contumace --dont trois journalistes étrangers, deux Britanniques et une Néerlandaise-- ont été condamnés à 10 ans de prison.
Le Premier ministre australien, Tony Abbott, s'était dit encouragé ce week-end par un entretien téléphonique avec le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, ex-chef de l'armée.
"Je crois qu'il comprend que ce serait une bonne publicité pour le nouveau gouvernement que ne pas infliger un traitement sévère à Peter Greste", avait-il dit.
Pour la ministre australienne des Affaires étrangères, "ce verdict ne va pas dans le sens d'une transition démocratique" en Egypte, a-t-elle asséné. "Le gouvernement australien invite le gouvernement égyptien à réfléchir sur la nature du message qu'il vient d'envoyer au monde".
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