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Le wi-fi dans l'avion pourrait être la norme d'ici la fin de la décennie

Le wi-fi dans l'avion comme à la maison
Westend61 via Getty Images

Y a-t-il du wi-fi dans l'avion? La question paraîtra incongrue d'ici la fin de la décennie lorsqu'il sera possible de se connecter à Internet à bord comme chez soi, ou presque.

Pour les compagnies aériennes, l'accélération des débits d'Internet en vol et les relais satellites pour y accéder permettront de transformer ce qui est actuellement un coût en une source potentielle de recettes supplémentaires.

Les équipementiers, eux, ont repéré un marché porteur puisque plus de 40 % des avions en exploitation dans le monde devraient proposer une connexion à Internet à leurs passagers en 2017 contre 17 % en 2013, selon le cabinet d'études Idate.

« Avec du wi-fi dans l'avion, on peut faire à bord ce qu'on fait à la maison. Un passager peut télécharger un film sur son iPad et en même temps jouer à un jeu en utilisant l'écran de l'avion », explique Yannick Assouad, responsable de la division Aircraft Systems chez Zodiac Aerospace.

C'est un nouveau territoire pour les équipementiers et les compagnies, qui lorgnent un marché évalué à un ou deux milliards d'euros par an à la fin de la décennie, lorsque les liaisons par satellites permettront d'assurer une couverture à haut débit fluide sur la plupart des vols.

Le satellite KA-Sat d'Eutelsat donne accès à des débits comparables à ceux de l'ADSL en Europe et dans la péninsule arabique, tandis que les satellites Epic d'Intelsat et Global XPress d'Inmarsat assurent une couverture plus globale, mais avec des débits moindres, car partagés entre un plus grand nombre de passagers.

La couverture va encore s'améliorer en Europe et en Amérique du Nord et se développer au-dessus de l'Atlantique, offrant des perspectives de croissance à des groupes comme Panasonic, l'américain Row 44 ou Thales, lequel a finalisé le 10 juin le rachat de l'américain LiveTV pour 400 millions de dollars.

Un outil de marketing

Sur les vols courts, les compagnies, en particulier les transporteurs à bas prix, se contenteront d'une connexion wi-fi via un serveur, permettant de consulter ses courriels ou d'actualiser son profil Facebook, sans nécessiter un équipement sophistiqué surchargeant l'avion, au moment où le carburant coûte de plus en plus cher.

« Le principal problème est qu'il va y avoir une accumulation de systèmes de divertissement disponibles », a expliqué Tom Williams, responsable des programmes chez Airbus, soulignant qu'ils constituent souvent le deuxième poste de coûts de maintenance des compagnies aériennes après les moteurs.

Les passagers se montreront en revanche plus exigeants sur les longs vols et s'attendront à pouvoir regarder des films tout en surfant sur Internet ou jouer à des jeux vidéo en ligne, parfois contre d'autres passagers du même vol.

« La limite tient plus à ce que les compagnies sont prêtes à investir en contenus, mais pas aux systèmes eux-mêmes », a souligné Alan Pellegrini, patron de Thales USA.

Dans l'A350, le nouveau long-courrier d'Airbus qui doit entrer en service à la fin de l'année, les équipements permettant l'accès à Internet sont intégrés d'entrée de jeu, ce qui n'était pas le cas dans les avions plus anciens.

Une fois l'Internet dans l'avion banalisé, les compagnies aériennes pourraient être tentées de se différencier en proposant par exemple le pilote de la nouvelle saison d'une série ou une nouvelle version d'un jeu en ligne.

L'enjeu pour les compagnies sera alors de retenir le passager sur leur propre système où elles pourront leur proposer des contenus commandités ou des publicités, essayant d'éviter qu'ils ne s'enferment trop dans leur propre tablette où ils deviendront inaccessibles pour toute opération marketing.

Trouver des sources de revenus additionnels sans se ruiner sera tout l'enjeu pour des compagnies souvent déficitaires à force de se livrer à une féroce guerre des tarifs.

« On essaie de trouver de nouvelles recettes auxiliaires, mais elles viennent d'une demande de nos clients », observe Lionel Guérin, responsable du court et moyen courrier chez Air France, qui étudie en ce moment sa stratégie Internet.

Aux États-Unis, le fournisseur de services Internet GoGo commercialise une heure de connexion à cinq dollars, 24 heures à 16 $ et un mois à 60 $ sur les vols domestiques des principales compagnies nord-américaines.

La compagnie SouthWest Airlines, elle, fait payer huit dollars par jour avec un surplus de cinq dollars pour visionner un film.

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