EN DIRECT - Le gouvernement veut réduire de moitié d'ici trois ans le nombre de travailleurs étrangers temporaires à faible revenu au Canada. Ottawa sera aussi plus sévère contre les employeurs qui abuseraient du système et pourrait imposer des amendes allant jusqu'à 100 000 $.
« Notre gouvernement a toujours été très clair sur le fait que les emplois doivent d'abord être offerts aux Canadiens », a indiqué le ministre de l'Emploi et du Développement Jason Kenney.
Avant de pouvoir faire appel au programme des travailleurs étrangers temporaires, un employeur devra prouver qu'il a fait des démarches pour embaucher un Canadien en déclarant le nombre de postulants canadiens, le nombre d'entrevues réalisées et les raisons pour lesquelles aucun candidat n'a été retenu.
Aucun employé canadien ne pourra être mis à pied ou voir ses heures réduites après l'embauche d'un travailleur étranger.
Le gouvernement compte imposer une limite au nombre de travailleurs étrangers dans une entreprise. Elle sera de 10 % d'ici trois ans.
Ottawa veut aussi limiter à deux ans le séjour d'un travailleur étranger, au lieu de quatre, comme le prévoit actuellement le programme.
Dans les secteurs de l'hébergement, du commerce au détail et de la restauration, le programme ne sera pas disponible, dans les régions où le taux de chômage est supérieur à 6 %.
Fin du moratoire
Le gouvernement a imposé un moratoire et entrepris une réforme du programme en avril dernier, après qu'une série d'abus ait été rapportée. Il avait alors lancé une ligne de dénonciations. Plus de 1000 plaintes ont été reçues. La réforme annoncée aujourd'hui sonne la fin du moratoire
Conçu comme une mesure de dernier recours pour les compagnies canadiennes incapables de combler leur besoin en mains-d'œuvre, le programme de travailleurs étrangers temporaires est devenu une norme pour certains employeurs.
Quelque 2500 entreprises canadiennes embauchent plus de 30 % de leurs employés grâce au programme et 1100 autres comptent sur lui pour plus de la moitié de leur main d'œuvre.
Dorénavant, en plus de risquer une amende, les employeurs qui seront reconnus coupables d'abus seront suspendus du programme et leur nom sera publié.
En 2013, le programme a permis l'embauche de 31 000 travailleurs au salaire minimum. Avec les nouvelles règles, Ottawa souhaite réduire ce nombre de moitié d'ici trois ans.
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