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Les droits des migrants violés à la frontière gréco-turque, Frontex "complice" (rapport)

Les droits des migrants violés à la frontière gréco-turque, Frontex "complice" (rapport)

Les autorités grecques violent les droits des migrants à la frontière avec la Turquie et l'agence européenne Frontex est "complice" de leurs exactions, dénoncent plusieurs associations dans un rapport publié vendredi à l'occasion de la journée internationale des réfugiés.

"De nombreux témoignages ont confirmé la pratique d'expulsions collectives (push-back)" à la frontière maritime entre les deux pays, écrivent la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), le réseau Migreurop et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme (REMDH).

Pour protéger le droit de chacun à demander asile, les règles internationales interdisent les expulsions collectives. Pourtant, selon le rapport, les garde-côtes grecs interceptent et remorquent les bateaux de migrants vers la Turquie "souvent avec violence, sans que les réfugiés soient identifiés".

Un père syrien a ainsi raconté aux auteurs du rapport avoir été dépouillé de tous ses biens par les garde-côtes grecs et avoir été ensuite laissé à la dérive avec sa femme et son bébé pendant 24 heures avant d'être secouru par des Turcs.

L'agence européenne de surveillance des frontières extérieures Frontex a reconnu avoir "été informée de 27 rapports d'expulsions collectives" et d'autres mauvais traitements.

Elle a pourtant "continué de fournir un soutien logistique aux opérations (bateaux, avions, caméras thermiques, formation des garde-côtes, identification des nationalités des migrants)", ajoutent les associations.

"En continuant ses activités à cette frontière, malgré sa connaissance de ces violations avérées et répétées, l'agence se montre complice", a commenté dans un communiqué Olivier Clochard, président de Migreurop.

La frontière gréco-turque est l'un des principaux points d'entrée d'immigration irrégulière dans l'Union européenne après l'île italienne de Lampedusa.

Après un renforcement des opérations de contrôle à la frontière terrestre et la construction d'un mur, les migrants se sont reportés sur la façade maritime. En 2013, Frontex a intercepté 10.427 migrants en mer, contre 3.307 en 2012, selon le rapport.

Entre septembre 2012 et mai 2014, au moins 18 embarcations ont fait naufrage, 191 personnes sont mortes et 33 portées disparues. Une majorité des victimes venaient de Syrie, d'Afghanistan, de Somalie ou d'Erythrée.

"Si leurs embarcations avaient pu atteindre les côtes de l'Union européenne, ces personnes auraient certainement pu obtenir l'asile", soulignent les associations en regrettant que l'UE privilégie une politique de "fermeture" de ses frontières à la protection des réfugiés.

chp/via/alc/JH

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