Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Hépatite C: offensive française dans l'UE contre la cherté des nouveaux traitements

Hépatite C: offensive française dans l'UE contre la cherté des nouveaux traitements

La France a lancé vendredi une offensive au sein de l'UE pour tenter d'obtenir de l'industrie pharmaceutique une baisse du coût des nouveaux médicaments contre l'hépatite C, jugé exorbitant.

Cette "initiative commune", lancée lors d'une réunion des ministres européens de la Santé à Luxembourg a reçu le soutien de 14 partenaires européens de la France, dont l'Allemagne, et de la Commission européenne, a indiqué une source européenne.

Les prix des nouveaux traitements de l'hépatite C "sont extrêmement élevés et insoutenables pour les budgets de santé", relèvent les 15 coalisés dans une déclaration commune, soulignant les risques d'exclusion de "milliers de patients" et de nouvelles contaminations pourtant évitables.

Alors que le nombre de personnes porteuses est estimé entre 7,3 et 8,8 millions dans l'UE, ils pressent l'industrie pharmaceutique "de prendre ses responsabilités" pour permettre un "compromis adéquat" entre leurs gains et l'accès aux soins.

Causée par le virus VHC, l'hépatite C peut entraîner cirrhose ou cancer du foie, mais est désormais susceptible d'être éradiquée à plus de 90% grâce à l'arrivée d'une nouvelle classe de médicaments, des antiviraux à action directe.

Mais leur prix est faramineux, chiffré par exemple en France à environ 55.000 euros pour les trois mois de traitement prescrits. Quant aux pays pauvres, ils vont être confrontés aux mêmes défis qu'à l'arrivée des traitements anti-HIV.

Face aux fabricants -- actuellement les américains Gilead, Janssen-Cilag et Bristol-Myers Squibb -- , les 15 s'engagent à établir "un réseau d'échange d'informations" portant notamment sur "la définition d'un plafond de prix, les protocoles de traitement (...) et les négociations en cours avec l'industrie".

Les États pourraient aussi utiliser le mécanisme de passation conjointe de marchés que la Commission vient de mettre en place, dans un premier temps pour des achats groupés de vaccins, a relevé dans une conférence de presse le commissaire européen à la Santé, Tonio Borg.

Il s'est félicité de voir émerger "pour la première fois un certain empressement à coopérer contre la spéculation sur les prix des médicaments".

Visant notamment à éviter les ratés constatés lors de la pandémie du virus H1N1, le mécanisme d'achats groupés a été adopté par 23 États. L'initiative française a elle été soutenue, outre l'Allemagne, par la Belgique, la Pologne, la Lituanie, les Pays-Bas, le Portugal, Chypre, la Croatie, l'Irlande, la Slovénie, la Slovaquie, le Luxembourg, l'Italie et la Roumanie.

cb/aje/vog

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.