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L'ambassadeur russe critique le gouvernement Harper

L'ambassadeur russe sortant critique le gouvernement Harper
CP

La Russie trouverait provocateur que le Canada se joigne au bouclier antimissile des États-Unis, une décision qui envenimerait des relations déjà tendues en raison de la crise ukrainienne, affirme l'ambassadeur russe sortant, à quelques jours de la fin de son mandat à Ottawa.

Georgiy Mamedov estime que le Canada gaspillerait son argent en participant au bouclier de défense contre les missiles balistiques, ce que le Sénat recommande dans un rapport déposé cette semaine.

Dans une entrevue exclusive avec La Presse Canadienne, M. Mamedov a affirmé que ce serait « politiquement provocateur », en plus d'être accessoire pour la sécurité des Canadiens. Ce serait « un irritant inutile à notre relation », a-t-il ajouté.

M. Mamedov, qui a l'habitude d'être très franc, quittera Ottawa lundi après 11 ans en poste.

L'ambassadeur a dirigé plusieurs pointes vers le gouvernement conservateur durant cette entrevue, notamment une concernant sa position face aux agissements russes en Ukraine, après l'annexion de la Crimée et le soulèvement dans l'Est ukrainien.

Le premier ministre Stephen Harper a qualifié le président russe Vladimir Poutine de menace à la paix internationale pour avoir violé les frontières de l'Ukraine et annexé la Crimée.

« Sur le plan des politiques étrangères, en raison des événements récents, je ne peux évidemment pas être d'accord avec ce que fait ce gouvernement, qui peint tout en blanc ou tout en noir, dont nous et l'Ukraine », a exprimé l'ambassadeur.

Il a également accusé le gouvernement Harper de s'isoler de ses alliés dans le dossier de l'Ukraine et a laissé entendre que les conservateurs tentaient de s'attirer les faveurs des 1,2 million de Canadiens d'origine ukrainienne.

« Tout ce que j'ai vécu comme diplomate, durant et après la guerre froide, c'est : plus grand est le risque, plus vive est la discussion. La seule exception à cette règle est les sept derniers mois que j'ai passés à Ottawa. »

Durant la récente rencontre du G7 à Bruxelles, M. Harper a déclaré que le Canada ne prévoyait pas se joindre au programme de bouclier antimissile, rayé des plans par Paul Martin en 2005, mais qu'il allait réévaluer le projet à la lumière des changements internationaux, dans le meilleur intérêt de la sécurité canadienne.

Il a aussi encouragé les autres dirigeants à ne pas s'adresser à Vladimir Poutine pour ne pas nuire aux efforts des pays occidentaux pour l'isoler politiquement.

« Le plus triste, a poursuivi M. Mamedov, est que si ce gouvernement croit vraiment que nous sommes la source de tous les problèmes en Ukraine, que nous sommes la menace, que nous sommes le problème, je ne comprends pas pourquoi il refuse nos nombreuses invitations à s'asseoir et à discuter. »

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