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La facture d'un cocktail de financement libéral disparaît mystérieusement

La facture d'un cocktail de financement libéral disparaît
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Lors d'une perquisition effectuée au restaurant Louis-Hébert à Québec, en avril 2012, les policiers ont été surpris d'apprendre que la facturation de 2008 était introuvable. Les propriétaires du restaurant, Antoine et Ianny Xénopoulos, croient que les documents auraient été détruits lors d'une inondation.

Un texte de Isabelle Richer

L'Unité permanente anticorruption (UPAC) enquête sur une activité de financement du Parti libéral du Québec (PLQ) qui s'est tenue le 9 octobre 2008 dans ce restaurant et dont l'invitée d'honneur était la vice-première ministre du Québec et ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau.

L'année dernière, le Directeur général des élections (DGE) a déposé huit constats d'infraction contre cinq personnes relativement à l'utilisation illégale de prête-noms lors de cet événement qui aurait profité « plus spécifiquement à Mme Nathalie Normandeau ».

Pour cet événement, le PLQ a déclaré des contributions de 35 500 $, ce qui semble bien en deçà des sommes présumément versées par les invités à ce souper.

La perquisition d'avril 2012 a permis aux policiers de mettre la main sur les cahiers de réservation des années 2007, 2009, 2010 et 2011. Mais le cahier des réservations de 2008 est manquant, et l'un des propriétaires, Antoine Xénopoulos, est incapable d'expliquer pourquoi.

Quant à la preuve de paiement d'une facture d'environ 7000 $, pas plus de chance. La vérification s'est avérée infructueuse.

Tout au plus, Antoine Xénopoulos a admis connaître la firme Roche et certains de ses employés, dont Marc-Yvan Côté et France Michaud. Il a aussi déclaré aux enquêteurs que le PLQ a tenu plusieurs événements au restaurant Louis-Hébert.

Perquisition chez Marc-Yvan Côté

Ces informations sont contenues dans la dénonciation ayant conduit à la perquisition chez Marc-Yvan Côté, le 27 février dernier, dans le cadre de l'enquête Joug sur le financement illégal au PLQ. La cour a permis la publication de larges portions des documents jusque-là caviardés.

Cependant, bien des informations avaient depuis été révélées par des témoins entendus à la commission Charbonneau, notamment Yvan Dumont qui était chef d'équipe des programmes d'infrastructures au ministère des Affaires municipales. Il y avait aussi le « témoin A », cet ex-ingénieur chez BPR et Roche qui a témoigné sous le couvert de l'anonymat, et finalement Marc-Yvan Côté lui-même, qui a travaillé pour la firme de génie Roche de 1994 à 2005 à titre de vice-président au Développement des affaires avant de devenir consultant pour la firme jusqu'en 2011.

Selon bien des témoins rencontrés par les policiers de l'UPAC, des anciens maires de municipalités de la Gaspésie en passant par des employés de Roche, le rôle de Marc-Yvan Côté semblait limpide : jouer de son influence et de ses relations avec des membres de cabinet ou du personnel politique pour assurer le positionnement de la firme Roche lorsque venait le temps d'obtenir des subventions et des contrats.

Par ailleurs, Marc-Yvan Côté s'occupait également du financement de Nathalie Normandeau comme il en a fait mention lors de son passage devant la commission d'enquête.

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