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Kenya: cinq suspects abattus, premières inculpations après les raids meurtriers

Kenya: cinq suspects abattus, premières inculpations après les raids meurtriers

Les services de sécurité kényans ont abattu jeudi cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans les deux attaques meurtrières perpétrées ces derniers jours près de la côte touristique, alors que de premières inculpations ont été annoncées.

Sur son compte Twitter, le ministère de l'Intérieur a indiqué que cinq "assaillants présumés" ont été "abattus alors qu'ils s'échappaient". Trois fusils d'assaut Kalachnikov AK-47 ont été saisis, de même que des munitions, a-t-il ajouté.

Le Kenya est toujours sous le choc des deux raids nocturnes qui ont fait, dimanche et lundi, une soixantaine de morts dans la localité de Mpeketoni et un village voisin, dans la région côtière de l'archipel touristique de Lamu (est).

Il s'agit de l'opération la plus meurtrière et la plus spectaculaire depuis l'assaut mené par un commando des islamistes somaliens shebab contre le centre commercial Westgate à Nairobi en septembre 2013. Au moins 67 personnes avaient alors péri.

Un haut responsable du comté de Lamu (secteur où se situe Mpeketoni), Benson Maisori, a confirmé à l'AFP que l'armée kényane s'était déployée dans la zone touchée par les dernières attaques.

"Il y a eu une grande opération dans la zone de Bodahai, dans le comté de Lamu. Le gouvernement a déployé des soldats dans cette zone depuis ce (jeudi) matin", a-t-il indiqué.

Selon une source militaire, des assaillants présumés ont réussi à s'enfuir à l'issue d'un échange de tirs. Des survivants avaient rapporté que le raid sur Mpeketoni (49 morts) avait été commis par une cinquantaine d'hommes lourdement armés.

"D'autres (suspects) se sont échappés après un échange de tirs avec nos hommes, mais cinq ont été tués", a souligné ce gradé. "Ils étaient armés de fusils AK-47 et nous pensons qu'ils étaient impliqués dans les attaques".

Les shebab, liés à Al-Qaïda, que l'armée kényane combat en Somalie, ont revendiqué ces attaques, mais le président kényan Uhuru Kenyatta a nié leur implication et accusé des "réseaux politiques locaux" liés à "des gangs criminels".

Le chef de la police, David Kimaiyo, a annoncé de son côté que trois personnes étaient désormais inculpées en lien avec les derniers raids.

"Nous avons arrêté plusieurs suspects et avons déjà inculpé trois d'entre eux", a-t-il dit, sans préciser les chefs d'inculpation retenus. Il a assuré que tous les efforts étaient faits pour que "tous les suspects dans cette tragédie rendent des comptes" à la justice.

La police continue d'interroger d'autres suspects, a-t-il précisé.

Si le chef de l'Etat a mis en cause des réseaux politico-criminels kényans, les survivants de l'attaque de Mpeketoni ont raconté que les assaillants se revendiquaient shebab, brandissaient un drapeau noir, parlaient somali et exécutaient exclusivement des hommes de confession chrétienne.

Les islamistes somaliens qui, selon des sources concordantes, peuvent s'appuyer sur des cellules islamistes locales, ont dit avoir agi en représailles aux opérations de l'armée kényane.

Le Kenya combat les shebab en Somalie au sein de l'Amisom, force de l'Union africaine comptant quelque 22.000 hommes.

Les dernières tueries et le très vif débat entre pouvoir et opposition qu'elles ont suscitées cette semaine ont réveillé les craintes de violences politico-ethniques dans le pays, locomotive économique de l'Afrique de l'Est.

Les Kényans gardent en mémoire les suites de la présidentielle de 2007. Le scrutin avait débouché sur des violences interethniques qui avaient fait plus de 1.200 morts et qui valent au président Kenyatta et à son vice-président William Ruto d'être accusés de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI).

bur-sas-tmo/de

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