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Irak: Maliki sous le feu des critiques américaines, Obama s'exprime à 16H30 GMT

Irak: Maliki sous le feu des critiques américaines, Obama s'exprime à 16H30 GMT

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, sous le feu des critiques américaines, attendait jeudi la réponse des Etats-Unis à sa demande de frappes aériennes contre les insurgés sunnites, le président Barack Obama devant s'exprimer à 16H30 GMT sur la crise en Irak.

Selon un responsable américain, Washington serait prêt à envoyer 100 membres des forces spéciales à Bagdad pour conseiller l'armée irakienne. M. Obama "penche" pour une action limitée qui "intégrerait" ces commandos aux forces irakiennes mais n'envisage pas de frappes aériennes.

Sur le terrain, l'armée a affirmé avoir repris le contrôle total de la principale raffinerie du pays à Baïji (200 km au nord de Bagdad) après plus de 24 heures de combats contre les assaillants qui voulaient s'en emparer, selon des responsables et des témoins.

Il s'agit d'un rare succès des forces armées après leur totale déroute aux premiers jours de l'offensive lancée le 9 juin par les insurgés menés par les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui ont réussi à prendre de larges parties de quatre provinces et sont désormais à une centaine de km de Bagdad.

Le gouvernement du Premier ministre irakien, le chiite Nouri al-Maliki, a rappelé les officiers réservistes, tandis que des milliers de volontaires ont rejoint les rangs des forces armées, s'arrachant les uniformes militaires dans Bagdad.

Cependant, semblant incapables d'enrayer seules l'avancée des insurgés, les autorités irakiennes ont officiellement demandé aux Etats-Unis de mener des frappes aériennes, deux ans et demi après le retrait de leurs troupes d'Irak après un lourd engagement de huit ans.

Les responsables américains, tout en examinant leurs options en Irak, affirment la nécessité pour M. Maliki, honni par la minorité sunnite qui l'accuse de la marginaliser et d'accaparer le pouvoir, de changer de politique pour tenter de régler la crise qualifiée par l'ONU de "menace vitale" pour l'Irak.

Lors d'une audition au Congrès, le général Martin Dempsey, chef d'état-major interarmées, a estimé que la marginalisation de la communauté sunnite avait planté les germes de l'insurrection.

Le vice-Président Joe Biden a insisté personnellement auprès de M. Maliki, lors d'une conversation téléphonique, sur la nécessité de "gouverner en incluant toutes les communautés".

Quoique décide le président, a souligné son chef de la diplomatie John Kerry, rien ne "sera focalisé sur le Premier ministre Maliki. C'est focalisé sur le peuple irakien".

L'ex-patron des forces américaines en Irak, David Petraeus, a d'ailleurs estimé que les Etats-Unis ne devraient pas devenir "une force aérienne pour le compte d'un chiite dans son combat contre des Arabes sunnites".

Le gouvernement Maliki, au pouvoir depuis 2006, est miné par les divisions confessionnelles et confronté à des violences meurtrières depuis plus d'un an, alimentées par le mécontentement de la minorité sunnite et la guerre en Syrie voisine où l'EIIL est aussi actif.

Appuyé notamment par des partisans du président sunnite Saddam Hussein renversé par l'invasion américaine en 2003, l'EIIL a pris la deuxième ville d'Irak, Mossoul, une grande partie de sa province Ninive (nord), de Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine (nord), Diyala (est) et Kirkouk (nord).

Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées avec l'avancée de l'EIIL qui ambitionne de créer un Etat islamique, alors que des centaines de personnes ont été tuées selon des bilans non officiels et impossibles à confirmer dans l'immédiat.

En outre, une quarantaine de travailleurs indiens ont été enlevés dans la région de Mossoul, où 80 Turcs sont retenus par les jihadistes depuis la semaine dernière.

Plusieurs pays ont annoncé, dans ce contexte chaotique, l'évacuation de certains de leurs diplomates d'Irak alors que des compagnies ont transféré leurs employés étrangers vers Bagdad, où un plan sécuritaire a été mis en place pour la protéger d'un assaut jihadiste.

La Chine, plus gros investisseur du secteur pétrolier irakien, a ainsi annoncé l'évacuation vers des régions plus sûres certains salariés de ses sociétés.

L'avancée de l'EIIL fait craindre pour les investissements à long terme dans l'industrie pétrolière du pays, deuxième plus gros exportateur au cartel de l'Opep, selon le président du Conseil mondial du pétrole, Renato Bertani.

Les Etats-Unis ont assuré que l'attaque contre la raffinerie de Baïji n'avait pas d'impact sur les exportations de brut, mais que Bagdad serait contraint d'importer temporairement des produits raffinés.

La crise irakienne a par ailleurs mis en lumière les divergences entre les deux poids-lourds de la région.

La monarchie sunnite saoudienne a accusé M. Maliki d'avoir conduit l'Irak au bord du gouffre par sa politique d'exclusion des sunnites, mettant en garde contre une guerre civile. En revanche, l'Iran chiite veut aider M. Maliki face aux insurgés.

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