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Venezuela : un important ministre destitué critique Maduro

Venezuela : un important ministre destitué critique Maduro

L'ex-ministre vénézuélien de la Planification, Jorge Giordani, marxiste orthodoxe ordonnateur de la politique économique du Venezuela depuis l'avènement du "chavisme" en 1999, a critiqué mercredi "le manque de leadership" de la présidence de Nicolas Maduro, qui l'avait démis la veille.

"Il est douloureux et alarmant de voir une présidence qui n'a aucun leadership", écrit notamment M. Giordani dans un long article publié sur le site internet Aporrea au lendemain de son renvoi du gouvernement.

Jorge Giordani, 73 ans, réputé pour son goût de l'austérité, était aux commandes de l'économie vénézuélienne depuis 1999, quand Hugo Chavez est arrivé au pouvoir à Caracas.

Surnommé "Le professeur", cet ingénieur électricien avait rencontré Hugo Chavez lors de son emprisonnement à la suite de son coup d'Etat manqué en 1992.

Selon certains experts, le départ de M. Giordani pourrait représenter un premier pas vers un assouplissement du contrôle des changes en place il y a 11 ans afin d'enrayer la fuite des capitaux.

Ce système est jugé responsable de l'inflation supérieure à 60% par an et de la forte pénurie de certaines denrées de base, comme le papier hygiénique ou le lait, dans un pays qui possède pourtant les plus importantes réserves pétrolières au monde.

Dans son texte, M. Giordani indique que depuis l'aggravation de l'état de santé de Hugo Chavez en décembre 2012, finalement décédé d'un cancer en mars 2013 et l'élection de M. Maduro de justesse en avril de la même année, "une nouvelle proposition" a commencé à se profiler.

"La politique face aux agents privés est pour le moins confuse et les pressions de ces agents semblent ouvrir la voie au retour des mécanismes financiers capitalistes (...) A la lumière de ces faits, surgit une claire sensation de vide du pouvoir à la présidence de la République", ajoute-t-il.

Auteur de cinq dévaluations du bolivar depuis l'instauration du contrôle des changes en 2003, M. Giordani avait également été à l'origine de la politique d'expropriation de millions d'hectares de terres et de la nationalisation d'entreprises.

Son départ représente "la victoire du groupe des pragmatiques sur les orthodoxes", a estimé l'ancien conseiller de la Banque centrale, Maxim Ross.

En se séparant du "Professeur", le président Maduro aurait voulu sauver l'économie vénézuélienne, "qui ne peut plus supporter" le contrôle des changes, a jugé le professeur d'université dans un entretien à l'AFP, mardi.

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