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Les enchères montent autour d'Alstom, le patron de GE à Paris jeudi

Les enchères montent autour d'Alstom, le patron de GE à Paris jeudi

Les enchères montent entre les prétendants d'Alstom : le patron du géant américain General Electric revient jeudi à Paris avec en poche une offre améliorée sur le groupe français pour contrer la concurrence du tandem germano-nippon Siemens/Mitsubishi.

Le patron de GE Jeffrey Immelt devait initialement se rendre à Paris lundi, jour de l'expiration de l'offre que son groupe a soumise fin avril au conseil d'administration d'Alstom, et qu'il a prolongée à la demande du gouvernement français.

Mais l'entrée dans en scène de Siemens et de Mitsubishi Heavy Industries (MHI), qui ont dévoilé lundi une offre combinant achat partiel et alliance industrielle et s'emploient depuis à convaincre de sa supériorité, a précipité le retour de M. Immelt.

Ce dernier doit être reçu jeudi à à l'heure du déjeuner par le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, puis rencontrer les syndicats d'Alstom, selon des sources concordantes.

Le groupe de Fairfield (Connecticut, nord-est) avait offert 12,35 milliards d'euros pour acheter l'ensemble des activités d'Alstom dans l'énergie, qui représentent 70% du chiffre d'affaires du groupe.

Inacceptable pour le gouvernement français, qui a pris un décret pour, si nécessaire, bloquer l'opération, et a demandé à GE début mai de revoir son offre, notamment en apportant davantage de garanties sur l'emploi et en renforçant le pôle transports d'Alstom.

GE a répondu partiellement à la première demande, en promettant de créer 1.000 emplois, mais le gouvernement attend maintenant de lui un engagement écrit et précis.

Concernant le pôle transport, GE serait prêt à céder son activité de signalisation ferroviaire à Alstom, alors qu'il évoquait jusqu'ici une simple alliance dans ce domaine avec le fabricant du TGV, selon une source proche du dossier.

De même source, on indique que GE pourrait aussi proposer de créer deux coentreprises avec Alstom : l'une dans les réseaux intelligents et l'autre dans les turbines hydrauliques. Le groupe américain en contrôlerait la majorité du capital.

Autre point clé des négociations : la filière nucléaire (Areva et EDF) dont Alstom est le fournisseur des turbines à vapeur.

L'offre de GE - dans sa forme actuelle - implique que cette activité passe sous pavillon étranger.

Or, "quel que soit le repreneur", il est "absolument indispensable que nous ayons la garantie de pouvoir continuer à travailler" avec Alstom, a déclaré mercredi le patron d'Areva, Luc Oursel, devant la commission des affaires économiques du Sénat.

Une préoccupation partagée par l'Etat et prise en compte par le consortium Siemens/MHI.

MHI a ainsi proposé la constitution de trois sociétés communes, dont l'une aurait pour objet les turbines à vapeur et dans laquelle le Japonais serait actionnaire à hauteur de 40%.

De son côté, Siemens a offert d'acheter l'activité de turbine à gaz d'Alstom pour 3,9 milliards d'euros.

Problème : pour la direction d'Alstom, cette offre consacrerait le démantèlement de la branche énergie de cette compagnie et aurait aussi l'inconvénient de faire entrer à son capital un de ses principaux concurrents, en l'occurrence Mitsubishi. Que se passerait-il si Alstom concourait dans un appel d'offres contre MHI ?

"Ce n'est pas vrai. Le démantèlement, c'est le projet GE", rétorque Joe Kaeser, le patron de Siemens. "Il est plus facile de mettre 12,35 milliards sur la table, de partir avec la branche énergie et de laisser le transport seul. Qu'est-ce que cela apporte à Alstom ?", a-t-il dit dans un entretien avec le Figaro.

Quant à la rivalité entre Alstom et MHI, "nous n'aurons évidemment pas de droit de veto pour empêcher Alstom de gagner de nouveaux marchés", a ajouté le patron de MHI, Shunichi Miyanaga.

Interrogé sur l'éventualité que le tandem germano-nippon améliore son offre pour espérer vaincre les réticences d'Alstom, M. Miyanaga a déclaré sur France 24 que cela "dépendrait de la situation, de ce que GE allait proposer comme amélioration".

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