Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'art vivant se met en scène à la foire de Bâle

L'art vivant se met en scène à la foire de Bâle

L'art vivant et éphémère a volé la vedette lors de la foire de Bâle, le grand-rendez vous annuel des collectionneurs, qui a ouvert mercredi ses portes au public.

Pour cette 45ème édition, les organisateurs d'Art Basel, où tout est habituellement à vendre, ont dédié une section aux performances artistiques pures et dures, invitant quatorze artistes de renommée internationale à mettre en scène des oeuvres d'art dont la "matière" est un être humain.

Cette exposition invite les visiteurs à ouvrir tour à tour les 14 portes renfermant ces compositions en chair et en os.

On entre ainsi dans une pièce mettant en scène des jumeaux, placés sous deux oeuvres identiques de l'artiste britannique Damien Hirst, qui exécutent simultanément les mêmes mouvements, tournant en rythme les pages d'un livre avant de saisir de manière synchronisée un verre d'eau ou une barre de chocolat.

"Chaque pièce est une sculpture mais à 19h00 la sculpture retourne chez elle", explique Klaus Biesenbach, un des commissaires de l'exposition et directeur du MoMa PS1 à New York, évoquant les quelques 70 danseurs et acteurs qui participent à l'événement.

L'exposition se pose comme une réflexion sur le musée du 21ème siècle, où le public n'est plus considéré comme une foule mais comme un groupe d'individus qui interagissent directement avec l'oeuvre, comme c'est le cas avec celle de Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla, où des danseurs se mettent en rang lorsque le visiteur entre dans la pièce et amorcent un mouvement circulaire, le forçant ainsi à se déplacer selon leur cadence.

"Ca n'est pas à vendre et je pense que c'est important dans cet environnement d'avoir quelque chose comme ça qui se passe", remarque Jeff Zimmerman, un artiste new yorkais.

Art Basel attire les collectionneurs du monde entier, donnant lieu à un véritable ballet de limousines et de jets privés à l'aéroport.

"Art Basel a eu du succès parce qu'il a toujours cherché à rester à l'écoute de ce qui se passe dans le monde de l'art", souligne Marc Spiegler, son directeur.

Il y a 25 ans, le salon avait ouvert ses portes à la photographie, avant même que celle-ci soit considérée comme un segment sérieux pour les collectionneurs, a-t-il rappelé. En 2000, il avait également ouvert une section pour les oeuvres monumentales, soignant sa crédibilité.

Les sections consacrées aux galeries n'en restent pas moins le coeur de l'événement.

La galerie parisienne Yvon Lambert présentait notamment des pièces de Joan Jonas, qui représentera les États-Unis à la biennale de Venise de 2015, tandis que la galerie Victoria Miro mettait en valeur une toile et une sculpture de l'artiste japonaise Yayoi Kusama, qui s'est notamment fait connaître du grand public à travers sa collaboration avec Louis Vuitton.

"C'est la première fois que ces pièces sont présentées en Europe", explique son directeur Glenn Scott-Wright, en désignant une vaste citrouille en bronze, qui a trouvé preneur dès les premières heures mardi, lors d'une journée dédiée aux grands collectionneurs, avant que la foule n'envahissent le salon.

"L'ambiance est en réalité assez sérieuse", constate Marc Glimcher, le directeur de Pace, une galerie de Boston, soulignant que les acheteurs faisaient des recherches poussées avant de venir et couraient un peu moins de stand en stand qu'auparavant.

"Les gens se sont un peu calmés sur les trois dernières années, mais ils achètent toujours autant", ajoute-t-il, expliquant qu'il avait vendu une heure après l'ouverture une sculpture du sud-coréen Lee Ufan, qui sera au coeur d'une exposition cet été dans le parc du château de Versailles.

Le marché de l'art, considéré depuis la crise financière comme un placement attrayant pour les grosses fortunes, a connu une excellente année en 2013. Selon les données compilées par Artprice.com, un site français spécialisé, le produit des ventes d'art a dépassé 12 milliards de dollars l'an passé, contre 10,7 milliards en 2012, signant ainsi un exercice record dans l'histoire des enchères.

noo/pjt/ia

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.