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Depuis le rapt de 3 Israéliens, Hébron vit sous la menace des descentes de l'armée

Depuis le rapt de 3 Israéliens, Hébron vit sous la menace des descentes de l'armée

La famille Erzikat a été tirée du lit par le bruit de soldats israéliens défonçant leur porte: Depuis l'enlèvement de trois Israéliens, les habitants palestiniens du sud de la Cisjordanie occupée vivent au rythme du bouclage et des fouilles militaires.

Délogée au petit matin, la famille a dû solliciter l'hospitalité de ses voisins, l'armée israélienne refusant de la laisser rentrer chez elle après sa perquisition musclée dans le village de Taffouh, proche de Hébron, la grande ville de la région.

"Ils ont défoncé les portes à 07H30 et nous ont ordonné de sortir. J'ai préparé mes quatre enfants, sans avoir le temps de m'habiller, alors je suis partie avec des vêtements sales", raconte Oum Omar, âgée d'une quarantaine d'années, montrant sa robe tachée.

Mais elle ne voit guère l'utilité de cette irruption, dans le cadre d'une opération militaire destinée à retrouver trois Israéliens, un de 19 ans et deux de 16 ans, enlevés près du Goush Etzion, un bloc de colonies juives voisin", en zone entièrement sous contrôle israélien.

"Je suis revenue pour prendre mon téléphone portable et je les ai trouvés en train de dormir dans le lit de ma fille", raconte-t-elle.

Pour une autre mère de famille, Oum Mokhtar, la trentaine, dont la maison a été fouillée puis évacuée par les soldats, "ce n'est pas une inspection pour débusquer des ravisseurs, mais un saccage pur et simple".

"Je ne crois pas qu'ils trouveront les Israéliens disparus dans la machine à laver ou le placard", ricane-t-elle.

Parallèlement aux opérations de recherche des trois jeunes, près de 800 bâtiments ont déjà été fouillés à travers toute la Cisjordanie, l'armée israélienne visant particulièrement les institutions caritatives du mouvement islamiste palestinien Hamas, accusé par Israël de l'enlèvement.

"Ils nous ont mis dans une pièce et ont tout fouillé, même nos documents personnels, bien que je leur aie dit de ne pas y toucher. Ils ont tout inspecté, même le lit", s'indigne Karima Khameysseh, 39 ans.

Les organisations de défense des droits de l'Homme ont condamné le rapt et appelé à la libération immédiate des trois jeunes enlevés jeudi dernier, mais mis en garde Israël contre le recours à des mesures de "châtiment collectif", en particulier dans la région de Hébron.

Amnesty International a ainsi déploré "l'imposition d'un bouclage complet du district de Hébron, en Cisjordanie, qui empêche quelque 750.000 Palestiniens de se déplacer entre leur village et la ville de Hébron", signalant en outre "l'interdiction aux habitants du district de Hébron âgés de moins de 50 ans de quitter la Cisjordanie vers la Jordanie par le pont Allenby".

Le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Israël et dans les Territoires palestiniens, Jacques de Maio, a regretté dans un communiqué que "les civils en Cisjordanie subissent des restrictions de mouvement supplémentaires et que des milliers de parents de prisonniers en Israël ne puissent rendre visite aux leurs à cause des bouclages".

sy-sst/agr/feb

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