Le militant bahreïni des droits de l'Homme Nabil Rajab a appelé mercredi, depuis Genève, la communauté internationale à sanctionner son pays, estimant que le Bahreïn était devenu une "dictature".
M. Rajab, un chiite, président du Centre des droits de l'Homme à Bahreïn et secrétaire général adjoint de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), a retrouvé la liberté le 24 mai après avoir purgé une peine de prison de deux ans pour participation à des manifestations non autorisées.
En deux ans, la situation au Bahreïn "est devenue bien pire", a-t-il déclaré à Genève, lors de sa première conférence de presse depuis sa libération.
"Beaucoup de lois ont été créées, des mesures ont été prises et ont transformé le système en une dictature", a-t-il affirmé, soulignant qu'il y avait dans son pays entre 3.000 et 4.000 prisonniers politiques pour environ 700.000 habitants.
"Je suis venu pour exhorter toutes les nations civilisés à prendre des mesures contre mon pays (...), peu importe les relations commerciales qu'ils ont avec mon pays", a-t-il poursuivi.
M. Rajab a estimé que "des pays démocratiques comme le Royaume-Uni, la France et les pays de l'Union européenne (UE) devaient prendre des positions plus fermes" vis-à-vis du Bahreïn.
Il a par ailleurs indiqué qu'il a prévu de se rendre ces prochains jours à Paris, ainsi que dans des pays scandinaves. Par la suite, il souhaite rentrer dans son pays même s'il sait qu'il peut être à nouveau arrêté et emprisonné.
Bahreïn, petit pays du Golfe dirigé par la dynastie sunnite des Al-Khalifa, est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la majorité chiite.
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