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Grand Rire de Québec: une première à la hauteur pour Jerry Seinfeld

Une première à la hauteur pour Jerry Seinfeld
Amy Sussman

Pour son premier passage dans la Vieille Capitale, l’humoriste américain Jerry Seinfeld, invité du Festival Grand Rire, a livré samedi soir un monologue bien ficelé d’une heure pile devant un auditoire déjà presque conquis.

Avant l’entrée en scène de cet invité de marque du festival, la salle du Pavillon de la Jeunesse de Québec, sur le site d’ExpoCité, peinait à se remplir. Pourtant, une fois les lumières éteintes, la foule était au rendez-vous pour Jerry Seinfeld, entré en scène à 20 h 30 après deux courtes premières parties. Le public lui a réservé un accueil plus que chaleureux, l’ovationnant dès son arrivée sur la scène.

Une fois les applaudissements et cris terminés, Seinfeld a commencé son spectacle par une mise en abyme, félicitant le public d’être là malgré tout, imitant le spectateur en riant de lui-même au passage : « Je l’ai écouté à la télé pendant des années, pourquoi me précipiterais-je pour le voir sur scène? » L’humoriste a déclaré d’entrée de jeu que sa tâche était simple ce soir-là : « vous distraire légèrement pendant que vous êtes assis sur une chaise différente ».

Après cette entrée en matière dédiée au public, Seinfeld a enchaîné avec une série de numéros interreliés abordant des sujets divers : les energy drinks, notre obsession collective pour le café (« les gens marchent avec leur café comme s’ils venaient de recevoir un prix! »), la gourmandise, la « technocratie de l’électronique », les services postaux, la vie conjugale et la vie de famille.

La force de Seinfeld est l’humour d’observation : ce qui fait rire, c’est sa façon de mettre le doigt sur des détails de la vie quotidienne et de les tourner en ridicule. Pour ridiculiser notre dépendance à nos téléphones portables, par exemple, il souligne qu’il peut demander à n’importe qui dans l’assistance combien de piles il reste et que chaque spectateur pourrait répondre avec précision. « Moi, il me reste 35 % de jus et je vous avoue que je ne me sens pas bien! »

L’humoriste américain, qui vient d’avoir 60 ans et foule les planches depuis près de 40 ans, donne un spectacle impeccable roulé au quart de tour, dans lequel chaque blague est lancée avec précision. Le public, composé de beaucoup d’admirateurs, a réagi à chaque gag, plus fortement à certains, dont une référence à sa défunte émission Seinfeld et des clins d’œil à la ville de Québec. Au bout de 60 minutes de spectacle presque exactement, Jerry Seinfeld a quitté la scène sous les applaudissements bien nourris.

En guise de première partie, Olivier Martineau et Mario Joyner ont réchauffé la salle. Le premier, dont la présence a été annoncée à la dernière minute avec l’accord du gérant de Seinfeld, a peiné pendant les premières minutes à récolter les rires avec son numéro en français. L’Américain, Mario Joyner, pour sa part, a l’habitude d’ouvrir pour Jerry Seinfeld et a rapidement établi l’atmosphère pour la soirée. Sa remarque comme quoi il vient « souvent à Montréal, mais c’est à Québec que ça se passe » (“This is the place!”) n’a pas dû nuire.

Le Grand Rire se poursuit jusqu’au 22 juin 2014.

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