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Elections en RDC: l'opposition critique le projet de révision constitutionnelle

Elections en RDC: l'opposition critique le projet de révision constitutionnelle

Deux représentants de l'opposition congolaise ont fermement critiqué mardi le projet de révision constitutionnelle annoncé la veille par le gouvernement de la République démocratique du Congo en vue de l'organisation des prochaines échéances électorales.

"Tout cela était prévisible. Un système dont le leadership adopte comme seul projet politique son maintien au pouvoir cherchera par tous les moyens à arriver à ses fins", a déclaré à l'AFP Albert Moleka, directeur de cabinet d'Etienne Tshisekedi, le président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), premier parti d'opposition du pays.

"C'est tout simplement révoltant", et "c'est d'abord un acte de haute trahison", a estimé Vital Kamerhe, président de l'Union pour la nation congolaise (UNC), interrogé par l'AFP. L'UNC est la troisième force de l'opposition par le nombre de ses représentants à l'Assemblée nationale.

Le Conseil des ministres a adopté lundi des projets de révision constitutionnelle et de nouvelles lois électorales destinés à permettre l'organisation des élections à venir jusqu'à la présidentielle devant avoir lieu fin 2016. Les élections locales doivent avoir lieu en 2015, mais la date des autres scrutins n'a pas encore été arrêtée.

Le gouvernement n'a rien laissé filtrer du contenu précis de ces textes, se bornant à dire que la révision constitutionnelle ne toucherait que "quelques articles" de la loi fondamentale.

D'une manière générale, l'opposition estime que toute tentative de révision de la Constitution porte en elle le risque d'une modification plus importante susceptible d'aider M. Kabila à se maintenir au pouvoir au-delà de 2016, ce qui lui est actuellement interdit par la loi fondamentale.

Le gouvernement reproche aux détracteurs de M. Kabila de lui faire des procès d'intention.

Il a justifié son choix de réviser la Constitution et de modifier la loi électorale actuelle par la nécessité de corriger "la base des dysfonctionnements observés" notamment lors des élections législatives et présidentielle de 2011, qui ont permis à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir en poste pour un nouveau mandat de cinq ans.

Entaché de nombreuses irrégularités aux yeux de la communauté internationale, le scrutin de 2011, dont les résultats ont été rejetés par l'opposition, a entraîné une grave crise politique en RDC et aucune des consultations populaires qui devaient avoir lieu depuis lors ne se s'est tenue.

La majorité soutenant M. Kabila ayant annoncé vouloir que les députés provinciaux soient élus au scrutin indirect, la révision voulue par le gouvernement devrait au minimum modifier l'article de la Constitution stipulant que l'élection de ces représentants doit se faire au scrutin direct.

"Le mode de scrutin indirect restreint les droits des citoyens à choisir eux-mêmes leurs dirigeants", a déclaré M. Moleka, pour qui les projets du gouvernement sont une "régression".

"Le système politique se sert des élections pour se maintenir au pouvoir et non pas pour tenir compte de l'avis du peuple", a-t-il ajouté.

"Qu'est-ce qu'on cache au peuple congolais ?" a demandé M. Kamerhe à propos du flou entourant la modification constitutionnelle prévue.

S'il s'agit de faire de l'élection des députés provinciaux une consultation indirecte, c'est une manoeuvre par essence anticonstitutionnelle, a-t-il dit, arguant de l'article 220 de la Constitution qui interdit toute révision de la loi fondamentale "ayant pour objet de réduire les droits et libertés de la personne".

hab-mj/sba

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