Le Congrès général national (CGN, Parlement), plus haute autorité politique et législative en Libye, a indiqué lundi qu'il respectait la décision de la Cour suprême jugeant inconstitutionnelle l'élection début mai du Premier ministre Ahmed Miitig.
"Le Congrès a obtempéré à la décision de la justice", a déclaré le vice-président du CGN, Salah al-Makhzoum, lors d'une conférence de presse. Il a précisé que "conformément à cette décision, le chef du gouvernement intérimaire est Abdallah al-Theni", le Premier ministre sortant qui se disputait ce poste avec M. Miitig.
"La situation redevient comme elle l'était avant l'élection de M. Miitig", a-t-il ajouté.
Plus tôt, la Cour suprême avait annoncé qu'elle jugeait anticonstitutionnelle l'élection de M. Miitig.
"La Cour a jugé anticonstitutionnelle l'élection de M. Miitig au CGN", a indiqué à l'AFP un juge de la Cour à l'issue d'une brève audience consacrée à la lecture du verdict.
La décision de la Cour suprême devrait être transmise à la Cour administrative qui doit rendre sa décision finale lundi, selon des juristes. Mais aucun recours n'est possible, il s'agit d'une décision définitive, a-t-on ajouté.
Le pays est plongé depuis un mois dans un imbroglio politique avec deux gouvernements se disputant la légitimité du pouvoir.
Le gouvernement sortant d'Abdallah al-Theni avait affirmé la semaine dernière qu'il s'en remettait à la justice pour déterminer s'il devait céder le pouvoir au nouveau cabinet d'Ahmed Miitig appuyé par les blocs islamistes au CGN.
Cette crise politique remonte à début mai, quand M. Miitig a été élu lors d'une séance chaotique au CGN.
Plusieurs députés libéraux ont en effet accusé les blocs islamistes d'avoir laissé le vote ouvert pour des retardataires après l'annonce du résultat, afin d'obtenir les 121 voix requises, alors que M. Miitig n'avait recueilli initialement que 113 votes.
ila/feb