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Au moins 24 morts dans l'attaque en cours du principal aéroport du Pakistan

Au moins 24 morts dans l'attaque en cours du principal aéroport du Pakistan

Les affrontements se poursuivaient lundi matin à l'aéroport de Karachi, le plus grand du Pakistan, plus de dix heures après l'assaut d'un commando taliban lourdement armée qui a déjà fait au moins 24 morts dont 10 assaillants selon les autorités.

De nouveaux coups de feu ont été entendus vers 08H30 locales (03H30 GMT) à l'aéroport international Jinnah, conduisant des dizaines de paramilitaires des Rangers et de commandos d'élites déployés sur place à retourner à l'assaut des rebelles, a constaté sur place un journaliste de l'AFP.

"Nous avons relancé l'opération en envoyant des troupes supplémentaires", a déclaré Sibtain Rizvi porte-parole de la force paramilitaire des Rangers, ajoutant qu'un policier avait été blessé par ces nouveaux tirs.

L'armée avait pourtant annoncé à l'aube avoir repris le contrôle de l'aéroport et avoir ainsi mis fin à l'une des attaques les plus téméraires contre la plus grande ville du pays.

L'attaque a été revendiquée dans la matinée par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle islamiste du pays, qui mène depuis 2007 une sanglante guérilla contre le gouvernement d'Islamabad.

Le TTP a ces dernières années mené plusieurs attaques commando de ce style contre des cibles censées être très sécurisées.

"Nous avons mené l'attaque contre l'aéroport de Karachi pour venger la mort de Hakimullah Mehsud", chef du TTP tué en novembre dernier par un tir de drone américain, a précisé M. Shahid.

En annonçant -- un peu vite -- la fin de l'assaut à l'aube, l'armée pakistanaise avait affirmé que les dix assaillants avaient tous été tués.

Son porte-parole, Asim Bajwa, avait ajouté que 14 cadavres supplémentaires avaient été comptés à la morgue de l'hôpital Jinnah, le plus important de Karachi, portant à 24 le total de morts. Parmi les victimes, des vigiles et deux civils, a-t-il précisé.

L'attaque, lancée vers 23H00 (18H00 GMT) dimanche soir, a entraîné la fermeture de l'aéroport mais le général Bajwa avait assuré que les vols reprendraient en cours de journée.

Il avait ajouté que l'attaque n'avait fait "aucun dégât aux avions", mais provoqué des incendies de certains bâtiments proches. "Tous les actifs vitaux intacts", avait-il souligné, ajoutant que les forces de sécurité avaient saisi des munitions, des fusées et des lances-roquettes appartenant aux assaillants.

L'armée avait été appelée pour prêter main forte à la police et aux Rangers après l'assaut du commando sur l'aéroport dimanche soir, un coup de force qui souligne à nouveau les défaillances du pays en matière de sécurité, y compris sur ses sites vitaux.

L'attaque intervient alors que des négociations entreprises par le Pakistan avec les talibans, dont les attaques ont tué plus de 6.000 personnes à travers le pays depuis 2007, sont dans l'impasse.

En revendiquant l'assaut, M. Shahid a dénoncé ces offres de dialogue du gouvernement, un artifice qui n'est en fait qu'un "outil de guerre" supplémentaire utilisé par les autorités pour combattre le TTP.

Selon les premières informations, les assaillants auraient pénétré dans l'enceinte de l'aéroport international par au moins deux côtés, et notamment en cisaillant une clôture grillagée de l'ancien terminal, qui n'est plus utilisé par les passagers mais qui abrite des bureaux, des ateliers et des hangars.

Un journaliste de l'AFP présent sur les lieux a indiqué avoir entendu trois "énormes" explosions, qui pourraient avoir été déclenchées par des kamikazes.

Un haut responsable des services de renseignements, présent sur les lieux, a confirmé qu'un assaillant avait explosé quand il avait été touché par des tirs, suggérant qu'il portait une veste explosive.

Des colonnes de fumée flottaient au-dessus de l'aéroport, et des bris de verre et des chargeurs vides jonchaient le sol de l'endroit où ont eu lieu les premiers échanges de coups de feu.

"J'ai entendu des tirs nourris et puis j'ai vu des terroristes qui se battaient avec des forces de sécurité", a indiqué un témoin, Sarmad Hussain, qui travaille pour la compagnie aérienne nationale Pakistan International Airlines (PIA).

Syed Saim Rizvi, qui était à bord d'un avion sur le tarmac, a écrit sur son compte Twitter: "Enorme explosion!!!! Je n'ai aucune idée de ce qui se passe à l'intérieur -- encore une série de coups de feu -- c'est la panique à bord!".

"Tous les passagers des avions ont été évacués", avait précisé dans la nuit le porte-parole militaire Asim Bajwa.

En 2011, des islamistes avaient attaqué la base navale de Karachi, détruisant deux avions de fabrication américaine et tuant dix membres du personnel au cours d'un siège qui avait duré 17 heures.

Par ailleurs, au moins 23 personnes ont été tuées dimanche soir dans le sud-ouest du pays dans une nouvelle attaque visant des membres de la minorité chiite, selon les autorités locales.

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