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Nucléaire : l'Iran estime nécessaire un dialogue direct avec Washington pour un accord

Nucléaire : l'Iran estime nécessaire un dialogue direct avec Washington pour un accord

Des consultations directes inédites entre l'Iran et les Etats-Unis sont désormais nécessaires pour donner un nouvel élan aux négociations nucléaires et tenter d'arracher un accord d'ici juillet, a estimé dimanche un haut responsable iranien.

Ces discussions officielles, les premières en dehors du cadre des négociations avec les grandes puissances, auront lundi et mardi à Genève. Elles seront focalisées sur la levée des sanctions américaines en cas d'accord définitif, que les deux parties souhaitent conclure d'ici le 20 juillet.

Aux termes de l'accord intérimaire de Genève entré en vigueur en janvier, l'Iran a gelé une partie de ses activités nucléaires contre une levée partielle des sanctions économiques occidentales. Depuis, plusieurs séries de discussions ont été menées entre l'Iran et le groupe des pays du 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne).

Les entretiens séparés visent à préparer la prochaine session, du 16 au 20 juin à Vienne, où les deux parties espèrent débuter la rédaction d'un accord global alors que la dernière séance, en mai à Vienne, s'est achevée sans résultat.

"Nous avons toujours eu des discussions bilatérales avec les Etats-Unis en marge des discussions avec le groupe 5+1, mais dans la mesure où les négociations sont entrées dans une phase sérieuse, nous voulons avoir des consultations séparées", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, cité par l'agence officielle Irna.

"La plupart des sanctions ont été imposées par les Etats-Unis, les autres pays du groupe 5+1 ne sont pas impliqués", a-t-il ajouté.

La délégation américaine à Genève sera dirigée par le sous-secrétaire d'Etat William Burns, qui "a déjà participé aux négociations et a eu un rôle efficace. J'espère que sa présence sera également positive lors de ces négociations", a souligné M. Araghchi.

William Burns avait déjà participé à des négociations secrètes tenues pendant de longs mois à Oman entre Téhéran et Washington en 2013, dans l'espoir de relancer les discussions officielles.

Une rencontre bilatérale avec la Russie est également prévue mercredi et jeudi à Rome.

"L'Iran aura des négociations avec tous les membres du groupe 5+1 mais les Etats-Unis sont le principal et le plus important interlocuteur car ce sont les Américains qui ont créé tout ce brouhaha à propos du programme nucléaire pacifique de l'Iran", a déclaré à l'AFP Cyrus Nasseri, membre de l'équipe de négociateurs nucléaires entre 2003 et 2005 lorsque l'actuel président Hassan Rohani était en charge des négociations.

"Ce sont aussi les Etats-Unis qui doivent tenter de trouver une solution pour régler le problème (...) Par conséquent parler aux Etats-Unis est logique et un développement positif", a-t-il ajouté.

Cet ancien diplomate, qui a toujours été un proche de M. Rohani, critique "l'obstination récalcitrante" des Etats-Unis qui ont accusé l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique, ce que Téhéran a toujours démenti.

"Toute la question est de savoir si les Etats-Unis sont désormais prêts à faire le pas et accepter une solution raisonnable gagnant-gagnant pour les deux parties. Autrement dit à avaler les couleuvres après dix ans d'accusations sans fondement contre le programme nucléaire iranien", a-t-il ajouté.

Les dirigeants iraniens, y compris le président Rohani ont répété ces dernières semaines que l'Iran ne renoncera pas à ses droits nucléaires, notamment posséder un "programme de production de combustible nucléaire" pour ses futures centrales et réacteurs.

Mais pour Téhéran, il s'agit aussi de discuter des modalités de la levée des sanctions économiques.

"L'un des principaux sujets de discussions (avec les Etats-Unis, ndlr) est comment défaire la toile d'araignée des sanctions pour permettre à l'Iran de rétablir ses relations économiques avec le reste du monde", estime encore M. Nasseri, qui se dit en tout cas optimiste sur les négociations.

"A mon avis, l'accord politique interviendra en juillet mais je pense que l'accord sur la manière d'appliquer les modalités pratiques et juridiques prendra ensuite plusieurs mois", a ajouté M. Nasseri.

Un avis partagé par Mehdi Mohammadi, proche de l'ancienne équipe de négociateurs nucléaires dirigée par le conservateur Saïd Jalili.

"s'il y a un progrès ce sera à la 90e minute lorsque les négociations seront sur le point d'échouer", a-t-il déclaré au site d'information Nassim.

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