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Centrafrique: timide collecte d'armes lors d'une journée de désarmement à Bangui

Centrafrique: timide collecte d'armes lors d'une journée de désarmement à Bangui

Quelques centaines d'armes ont été récupérées dimanche à Bangui, dont la plupart dans le quartier musulman, à l'occasion de la journée de désarmement volontaire organisée par les autorités, une collecte modeste au vu de la prolifération des armes dans la capitale, a constaté l'AFP.

La journée de désarmement volontaire décrétée par le Premier ministre André Nzapayéké a commencé à 08h00 (07H00 GMT) et s'est terminée à 15h00 dans les mairies des huit arrondissements de Bangui et de deux communes limitrophes, Begoua et Bimbo. Elle s'adressait aux civils parallèlement aux actions menées par les forces étrangères pour désarmer les milices.

A l'issue de la journée, dans le quartier du PK-5, où vivent terrés les derniers musulmans de la capitale, 69 grenades, 62 flèches, 13 arcs, 15 fusils et mitraillettes et quelques 200 munitions ont été récupérés. Sans parler des chapeaux, bottes et gourdes militaires... 192 personnes ont répondu à l'appel.

A Boy-rabé, le fief des anti-balaka, milices à majorité chrétienne, le bilan était bien moindre: 15 personnes ont apporté 3 roquettes, 3 obus de mortier, 3 grenades et des dizaines de munitions de 14-5 pour mitrailleuse lourde.

A Begoua, à la fin de la journée, 3 grenades, 9 roquettes, 55 munitions de 12-7, 47 balles de kalachnikov et des centaines d'autres cartouches ont été récupérées. A la mairie du 5e arrondissement, seulement quelques cartouches et explosifs ont été saisis au cours de l'opération.

En début d'après-midi, à Bimbo, seulement 2 balles de kalachnikov et une grenade artisanale avaient été récoltées en quatre heures.

"Je ressens un grand sentiment de satisfaction, il y a un engagement de la population", a réagi le Premier ministre, à l'issue de la journée, au PK-5. "La satisfaction vient de cet engouement populaire et pas de ce qui a été ramassé, car le triple pourrait revenir dans la nuit" de l'étranger, a-t-il ajouté.

Estimant que l'organisation a été "défaillante" dans les quartiers ou la collecte a le moins bien marché, il a expliqué que cette opération "visait à réveiller le civisme des Centrafricains".

Ali Yerima avait acheté 5 grenades le 5 décembre 2013 quand les anti-balaka, les milices chrétiennes, ont mené une attaque d'envergure visant les ex-rebelles Séléka et plus généralement les musulmans de la ville. Il dit en avoir utilisé quatre depuis. Il en rapporte une, ainsi que trois machettes et deux couteaux.

"Je les rapporte parce que je veux la paix", dit-il.

Les armes collectées ont été récupérées dans l'après-midi par les forces africaines de la Misca et françaises de Sangaris qui sont en charge du désarmement des groupes armés.

La capitale a connu un regain de violences après l'attaque de l'église Fatima le 28 mai, au cours de laquelle 17 personnes ont été tuées.

Plus généralement, depuis la prise de pouvoir de la rébellion Séléka en mars 2013, renversée en janvier 2014, la Centrafrique vit une crise sans précédent. Les exactions des deux camps, milices anti-balaka et ex-rebelles Séléka, contre les civils ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

sj/cl/jpc

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