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Au moins 24 morts dans l'attaque du principal aéroport du Pakistan

Au moins 24 morts dans l'attaque du principal aéroport du Pakistan

Des insurgés lourdement armés ont attaqué l'aéroport de Karachi, la capitale économique du Pakistan, faisant au moins 24 morts, dont les dix assaillants, avant que l'armée reprenne le contrôle du site lundi à l'aube.

L'armée pakistanaise a annoncé avoir repris le contrôle du principal aéroport du pays après six heures de combats, mettant ainsi un terme à l'une des attaques les plus téméraires contre la plus grande ville pakistanaise.

Les dix assaillants ont tous été tués et 14 corps supplémentaires ont été comptés à la morgue de l'hôpital Jinnah, le plus important de Karachi. Parmi les victimes, des vigiles et deux civils, a précisé l'armée.

"Zone dégagée. Aucun dégât aux avions, l'incendie visible sur les photos, dorénavant éteint, n'était pas un avion mais un édifice. Tous les actifs vitaux intacts", a déclaré dans un tweet un porte-parole de l'armée Asim Bajwa.

L'attaque a entraîné la fermeture de l'aéroport international Jinnah mais le porte-parole a précisé que les vols reprendraient en cours de journée.

Le général de division a précisé que les forces de sécurité avaient saisi des munitions, des fusées et des lances-roquettes appartenant aux assaillants.

L'armée avait été appelée afin de maîtriser un groupe armé qui avait lancé une attaque dimanche soir contre cet aéroport du sud du pays.

Ce coup de force souligne à nouveau les défaillances du pays en matière de sécurité, y compris sur ses sites vitaux.

L'action n'avait toujours pas été revendiquée lundi matin mais elle intervient alors que des négociations entreprises par le Pakistan avec les talibans sont dans l'impasse.

Des attaques coordonnées de ce type ont été revendiquées dans le passé par les talibans, qui mènent une guérilla contre le gouvernement depuis 2007, dans laquelle des milliers de personnes, civils, soldats et talibans, sont mortes.

Selon les premières informations, les assaillants auraient pénétré dans l'enceinte de l'aéroport international par au moins deux côtés, et notamment en cisaillant une clôture grillagée de l'ancien terminal, qui n'est plus utilisé par les passagers mais qui abrite des bureaux, des ateliers et des hangars.

Un journaliste de l'AFP présent sur les lieux a indiqué avoir entendu trois "énormes" explosions, qui pourraient avoir été déclenchées par des kamikazes.

Un haut responsable des services de renseignements, présent sur les lieux, a confirmé qu'un assaillant avait explosé quand il avait été touché par des tirs, suggérant qu'il portait une veste explosive.

Des colonnes de fumée flottaient au-dessus de l'aéroport, où plusieurs incendies faisaient rage, près d'avions stationnés sur le tarmac.

Des bris de verre et des chargeurs vides jonchaient le sol de l'endroit où ont eu lieu les premiers échanges de coups de feu.

"J'ai entendu des tirs nourris et puis j'ai vu des terroristes qui se battaient avec des forces de sécurité. Je n'en sais pas beaucoup plus que ça", a indiqué un témoin, Sarmad Hussain, qui travaille pour la compagnie aérienne nationale Pakistan International Airlines (PIA).

"Je remercie Dieu d'être vivant. Ca fait vraiment très peur", a-t-il ajouté auprès de l'AFP.

Syed Saim Rizvi, qui était à bord d'un avion sur le tarmac, a écrit sur son compte Twitter: "Enorme explosion!!!! Je n'ai aucune idée de ce qui se passe à l'intérieur -- encore une série de coups de feu -- c'est la panique à bord!".

"Tous les passagers des avions ont été évacués", avait précisé dans la nuit de dimanche à lundi le porte-parole Asim Saleem Bajwa.

Par ailleurs, au moins 23 personnes ont été tuées dimanche soir dans le sud-ouest du Pakistan dans une nouvelle attaque visant des membres de la minorité chiite, ont indiqué à l'AFP les autorités locales.

Le Pakistan est aux prises depuis plus d'une décennie avec une insurrection islamiste qui a déjà fait des milliers de morts.

En 2011, des islamistes avaient attaqué la base navale de Karachi, détruisant deux avions Orion de fabrication américaine et tuant dix membres du personnel au cours d'un siège qui avait duré 17 heures.

Le gouvernement du Premier ministre, Nawaz Sharif, a ouvert des négociations avec la coalition islamiste Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) en février, qui ont débouché sur un cessez-le-feu le 1er mars, rompu un mois plus tard.

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