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Marois fait ses adieux et promet de ne pas être un «beau-père»

Marois fait ses adieux et promet de ne pas être un «beau-père»
Patrick Bellerose

DRUMMONDVILLE, Qc - Le Québec n'est pas à l'abri de la montée des mouvements d'extrême-droite si le gouvernement libéral ne fait pas les bons choix budgétaires, met en garde la chef démissionnaire du Parti québécois, Pauline Marois.

Dans son dernier discours devant ses militants réunis à Drummondville samedi, l'ancienne première ministre a affirmé que la protection de la démocratie doit être un «enjeu prioritaire». Dans une critique à peine voilée du gouvernement libéral, elle a dit s'inquiéter de la tendance, devant les difficultés budgétaires, à remettre en cause les mesures collectives au profit de l'individu, ce qui pourrait nourrir ces phénomènes de radicalisation.

Pauline Marois a pris pour exemple certains États européens endettés, où la frustration des populations engendre des mouvements politiques que l'on a toutes les raisons de craindre, selon elle.

«Le Québec n'est pas à l'abri de ce genre de situation, a-t-elle dit dans son discours devant la Conférence des présidents du parti. Si les acteurs politiques responsables, modérés, échouent à trouver des solutions à nos problèmes collectifs, si ce monde reste sourd aux aspirations légitimes de parties importantes de notre population, de plus en plus de nos concitoyens seront tentés de se réfugier dans les marges.»

Ce devrait être la préoccupation «la plus urgente» des militants, a-t-elle poursuivi. Dans un point de presse après son discours, Pauline Marois a précisé sa pensée. Elle a évoqué la situation en Europe, où on voit des «tassements à droite très importants». Elle faisait ainsi références aux dernières élections au Parlement européen, au cours desquelles de nombreux partis d'extrême-droite ont fait des percées dans plusieurs pays.

«Si on n'est pas capable de faire les bons choix pour le Québec, de prendre les bonnes décisions, évidemment on s'enlève les moyens et on donne la possibilité à des groupuscules de pouvoir prendre des initiatives et de prendre le terrain.»

À ses yeux, c'est un phénomène qu'on voit apparaître lorsque, face à des difficultés budgétaires, on remet en question les mesures collectives en pensant qu'une approche individualiste sera la solution. Parmi les mesures collectives, elle a fait allusion entre autres aux services de garde qu'elle a mis en place et qui ont contribué à faire reculer la pauvreté chez les femmes, selon elle.

«Je suis inquiète quand je vois la façon dont gère à très courte vue le gouvernement libéral actuel», a-t-elle ajouté.

Pauline Marois a aussi pris l'engagement de ne pas devenir un «beau-père» pour son parti. Elle a promis de rester à l'écart des débats.

Elle fait ainsi référence à tous ces anciens chefs péquistes, qualifies de belles-mères, qui reviennent sans cesse dans l'actualité pour critiquer les choix du PQ.

Elle a dit qu'elle a apprécié les moments de recul des dernières semaines, qu'elle juge essentiels.

Elle a ajouté que c'est maintenant au tour des militants de débattre entre eux, mais qu'elle restera disponible, toujours à l'écoute, mais discrète.

Celle qui quittait officiellement la direction du PQ samedi a aussi dit qu'elle n'écartait pas un jour de sortir de sa retraite. Son entourage a toutefois précisé qu'elle «exclut totalement la politique».

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