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Tuerie de Bruxelles: Nemmouche refuse toujours d'être extradé, audience renvoyée

Tuerie de Bruxelles: Nemmouche refuse toujours d'être extradé, audience renvoyée

Soupçonné d'être le tueur du Musée juif de Bruxelles mais refusant d'être remis à la Belgique, Mehdi Nemmouche a obtenu jeudi un sursis avec le renvoi d'une semaine de l'examen de son extradition par la justice.

Placé la veille en détention, le Franco-algérien est apparu vers 09H30 GMT à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles, près de Paris, pour la première fois en public depuis son arrestation le 30 mai à Marseille (sud).

Froid et sûr de lui, il s'est installé dans un box vitré, escorté par des hommes du service de sécurité de l'administration pénitentiaire.

"Est-ce que vous consentez à votre remise?", lui a demandé la présidente de la chambre après avoir déroulé l'identité du suspect, 29 ans, né à Roubaix, dans le nord de la France, et qui a la double nationalité franco-algérienne.

"Non", a lâché d'un ton sec et lapidaire le jeune homme, cheveux ras bruns et yeux noirs, de taille moyenne et d'allure athlétique, vêtu d'une polaire noire.

Signe que la justice française entend aller vite, cette audience avait été fixée dès le lendemain de la notification au suspect du mandat d'arrêt européen émis par la Belgique.

Mais son avocat Apolin Pepiezep a demandé un renvoi "pour mieux préparer" les "arguments" de la défense. "Je suis solidaire", s'est borné à confirmer le suspect.

Après moins de dix minutes d'une audience éclair, l'examen de la demande d'extradition a donc été renvoyé au 12 juin.

"Mon client est serein. Il se rend compte de tout ce qui se passe", a ensuite déclaré à l'AFP Me Pepiezep, assurant que son client ne se dérobait "pas à ses responsabilités".

"Il n'a dit nulle part qu'il revendiquait ces actes", a toutefois prévenu l'avocat. "Je ne suis pas l'avocat du crime, ce qui s'est passé à Bruxelles est horrible. Je suis l'avocat d'un individu qui n'a pas encore développé ses arguments et veut le faire devant une juridiction française", a-t-il martelé devant les nombreux journalistes, réaffirmant qu'il utiliserait "tous les recours pour qu'il puisse être jugé en France".

Pour cette première apparition de Mehdi Nemmouche, les lieux avaient été placés sous haute surveillance policière, des policiers en tenue quadrillant le secteur tandis que des policiers d'élite du Raid cagoulés et armés avaient pris position dans la petite salle d'audience mansardée.

L'homme est soupçonné d'avoir tué le 24 mai un couple d'Israéliens et une retraitée française, et d'avoir laissé dans un état désespéré une quatrième victime, un jeune employé belge, en ouvrant le feu au Musée juif de Bruxelles.

Durant sa garde à vue, d'une durée exceptionnelle de cinq jours, ce délinquant multirécidiviste est resté muet sur ces faits.

Il avait été arrêté à la gare routière de Marseille Saint-Charles (sud), dans un autocar en provenance d'Amsterdam via Bruxelles.

Dans ses bagages avaient été retrouvés un revolver et une kalachnikov avec de nombreuses munitions, armes similaires à celles de la tuerie, ainsi qu'une caméra portative de type GoPro.

L'enquête se poursuit en France et en Belgique, notamment pour savoir si Mehdi Nemmouche est bien le "loup solitaire" décrit jusqu'ici par les autorités.

Les enquêteurs français tentent de déterminer si, une fois à Marseille, il entendait retrouver une connaissance dans le Sud, fuir en Algérie d'où est originaire sa famille ou, comme l'a envisagé le ministre de l'Intérieur, frapper à nouveau.

En Belgique, ils vont notamment se pencher sur les relations de Nemmouche dans ce pays, place forte des candidats au jihad en Syrie.

Selon le portrait qui en a été dressé, Mehdi Nemmouche a connu une enfance difficile avant de plonger dans la délinquance, puis dans l'islam radical.

Avant son départ pour la Syrie, fin 2012 au sortir de cinq années de détention, il avait été condamné à sept reprises en France, notamment pour braquage.

Son radicalisme religieux avait été signalé lors de sa dernière détention. En Syrie, il y aurait intégré les rangs d'un groupe jihadiste particulièrement radical et violent, l'Etat islamique de l'Irak et du Levant (EILL), selon le parquet de Paris.

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