Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Tuerie de Bruxelles: la justice examine l'extradition en Belgique de Nemmouche

Tuerie de Bruxelles: la justice examine l'extradition en Belgique de Nemmouche

Décidée à aller vite, la justice française examine jeudi la demande de remise aux autorités belges de Mehdi Nemmouche, le suspect de la tuerie du Musée juif de Bruxelles qui veut être jugé en France.

Alors que la procédure aurait pu durer plusieurs semaines, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles, près de Paris, doit examiner le mandat d'arrêt européen émis par la Belgique dès jeudi à 11H00 (09H00 GMT), au lendemain de sa notification au suspect.

Mehdi Nemmouche, placé en détention provisoire mais qui devrait être présent lors de cette audience publique sous très haute surveillance policière, va dire s'il refuse toujours d'être extradé.

"Nous souhaitons qu'il soit jugé en France d'abord parce qu'il est Français, et qu'il est en France", a déclaré mercredi son avocat Apolin Pepiezep. Il a aussi fait valoir que le port et le transport illégal d'armes reprochés à son client sont présumés avoir été commis en France, mais ces faits ne sont pas visés par le mandat belge.

La défense de Nemmouche tente de jouer la montre. Elle a la possibilité de demander un renvoi de l'audience, ce qui, selon une source judiciaire, est le plus souvent accordé. Et si, in fine, l'extradition était confirmée par la cour d'appel, Me Pepiezep n'exclut pas un pourvoi en cassation. La haute juridiction aurait 40 jours pour statuer, mais elle pourrait décider plus rapidement.

Lundi, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait trouvé "logique" que l'extradition soit accordée à la Belgique.

Le Français de 29 ans est soupçonné d'avoir tué le 24 mai un couple d'Israéliens et une retraitée française, et d'avoir laissé dans un état désespéré une quatrième victime, un jeune employé belge, en ouvrant le feu au Musée juif de Bruxelles.

Durant sa garde à vue, d'une durée exceptionnelle de cinq jours, ce délinquant multirécidiviste est resté muet sur ces faits. "Nous ne sommes pas pour l'instant dans l'affirmation ou la contestation des faits", a assuré son avocat.

Le suspect avait été arrêté vendredi à la gare routière de Marseille Saint-Charles (sud de la France), dans un autocar en provenance d'Amsterdam via Bruxelles. Dans ses bagages avaient été retrouvés un revolver et une kalachnikov avec de nombreuses munitions, armes similaires à celles de la tuerie, ainsi qu'une caméra portative de type GoPro.

L'enquête se poursuit en France et en Belgique, notamment pour savoir si Mehdi Nemmouche est bien le "loup solitaire" décrit jusqu'ici par les autorités.

Les enquêteurs français tentent de déterminer si, une fois à Marseille, il entendait retrouver une connaissance dans le Sud, fuir en Algérie d'où est originaire sa famille ou, comme l'a envisagé le ministre de l'Intérieur, frapper à nouveau.

Selon le portrait qui en a été dressé, Mehdi Nemmouche, originaire du Nord, a connu une enfance difficile avant de plonger dans la délinquance, puis dans l'islam radical.

Avant son départ pour la Syrie, fin 2012 au sortir de cinq années de détention, il avait été condamné à sept reprises en France, notamment pour braquage.

Son radicalisme religieux avait été signalé lors de sa dernière détention et les enquêteurs français devraient creuser son réseau relationnel en prison. Il a fait l'objet de l'attention de la police dès sa libération, mais ayant quitté la France n'a pu être placé sous surveillance.

En Syrie, il y aurait intégré les rangs d'un groupe jihadiste particulièrement radical et violent, l'Etat islamique de l'Irak et du Levant (EILL), selon le parquet de Paris.

En Belgique, les enquêteurs vont notamment se pencher sur les relations de Nemmouche dans ce pays, place forte des candidats au jihad en Syrie.

Selon une source proche du dossier, en prison, Nemmouche a montré une "certaine fascination" pour Mohamed Merah, qui a assassiné trois militaires puis trois enfants et un père juifs, en 2012, dans le sud-ouest de la France.

bur-nal/fff/alc/jh

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.