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Irak: des insurgés s'emparent de quartiers de Samarra dans une nouvelle avancée

Irak: des insurgés s'emparent de quartiers de Samarra dans une nouvelle avancée

Des insurgés ont lancé jeudi un assaut sur Samarra, tuant six personnes et s'emparant de quartiers de cette ville au nord de Bagdad, dans une nouvelle démonstration de force face à des autorités irakiennes impuissantes.

A l'ouest de la capitale irakienne, les habitants de Fallouja ont reçu le premier convoi d'aide depuis janvier quand leur ville est tombée aux mains d'hommes armés, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a fait état d'une situation "désastreuse" après cinq mois de combats et d'insurrection.

A Samarra, les activistes, à bord de dizaines de véhicules, certains équipés de canons anti-aériens, ont dans un premier temps attaqué un important barrage dans le sud-est de la ville, tuant des membres des forces de sécurité puis brûlant leurs véhicules, ont indiqué des témoins.

Ils ont ensuite pris le contrôle de plusieurs secteurs de la ville, située à 110 km au nord de la capitale, toujours selon des témoins qui ont affirmé avoir vu dans les rues des corps de membres des forces de sécurité et d'insurgés.

Un journaliste de l'AFP a vu des hélicoptères tirer sur des secteurs de la ville.

Selon un commandant de la police et un médecin, six policiers ont été tués dans l'attaque et 24 personnes blessées.

Les forces de sécurité ont été déployées massivement pour défendre un mausolée chiite abritant les tombeaux d'imams révérés, dans le centre-ville, a ajouté ce commandant.

Cet édifice avait été attaqué en février 2006, un évènement à l'origine du conflit confessionnel qui a fait des dizaines de milliers de morts en 2006-2008.

Cette attaque intervient alors que la ville de Fallouja, à 60 km à l'ouest de Bagdad, et plusieurs quartiers de la ville voisine de Ramadi, à 40 km plus à l'ouest, sont entre les mains depuis janvier d'insurgés.

C'est la première fois que d'importantes villes échappent ainsi au contrôle des autorités depuis l'insurrection qui a suivi l'invasion américaine en 2003.

Le CICR a affirmé jeudi être parvenu pour la première fois depuis janvier à entrer dans Fallouja où son équipe a livré de l'aide au principal hôpital de la ville, soignant des patients atteints de brûlures ou d'autres blessures.

"La situation est très inquiétante", a indiqué Patricia Guiote, chef de la délégation du CICR à Bagdad, qui a été à la tête de l'équipe de cinq personnes qui s'est rendue à Fallouja.

"Les gens souffrent d'un manque important de nourriture, d'eau et de soins. Les services hospitaliers, seuls à pouvoir encore fournir des soins aux blessés et malades, ont été sérieusement affectés par les combats", ajoute-t-elle.

Selon le communiqué du CICR, son équipe a découvert "des besoins énormes et une situation absolument désastreuse".

"Les habitants de la ville traversent une terrible épreuve", ajoute-t-il.

Quelque 350 personnes, majoritairement des civils, ont été tués en plusieurs mois de conflit à Fallouja, selon le docteur Ahmed Shami à l'hôpital de la ville.

L'armée irakienne bombarde régulièrement Fallouja et a tenté plusieurs offensives au sol pour la reprendre.

L'armée affirme viser des caches d'insurgés lors de ses bombardements, mais des habitants et groupes de défense des droits de l'Homme assurent que les civils en sont les premières victimes.

Human Rights Watch (HRW) a accusé le mois dernier l'armée de larguer des barils d'explosifs sur des zones d'habitation et d'avoir visé l'hôpital, en violation des lois internationales.

La crise dans la province d'Al-Anbar a débuté le 30 décembre avec le démantèlement à Ramadi, chef-lieu de la province, d'un camp de protestataires sunnites anti-gouvernementaux.

Plusieurs diplomates et experts affirment que cette colère de la minorité sunnite, qui s'estime marginalisée et maltraitée par les autorités dominées par les chiites, alimente largement les violences qui ont fait plus de 4.000 morts dans le pays depuis le début de l'année, dont 900 pour le seul mois de mai.

Les autorités imputent pour leur part cette escalade à des facteurs extérieurs, au premier rang desquels la guerre en Syrie voisine.

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