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Fusillade à Moncton: les élus à Ottawa hésitent à parler de contrôle des armes à feu

Ottawa: pas de débat sur le contrôle des armes à feu
PC

OTTAWA - Alors que se poursuivaient les recherches visant à retrouver le présumé auteur d'une fusillade meurtrière à Moncton, les élus à Ottawa ont multiplié les messages de sympathie, jeudi, tout en s'évertuant à éviter de parler de contrôle des armes à feu.

L'Association canadienne pour les armes à feu (ACAF), elle, ne s'est pas gênée.

«Il est clair que le système excessif de contrôle au Canada a échoué, encore une fois», a déclaré l'association dans un communiqué diffusé jeudi, communiqué dans lequel le groupe offre ses condoléances aux familles des victimes.

Mercredi soir, trois agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont été tués et deux autres blessés, à Moncton. L'une des victimes est Dave Ross, un agent originaire de Victoriaville, âgé de 32 ans.

Plusieurs heures avant l'arrestation du suspect, Justin Bourque, appréhendé peu après minuit vendredi matin, l'association qui défend les droits des propriétaires d'armes à feu concluait déjà que c'était le geste d'une personne qui souffrait de maladie mentale.

«Les ressources gaspillées sur un régime boiteux de contrôle des armes seraient mieux investies dans un système de soins de santé qui pourrait mieux diagnostiquer et traiter les situations qui mettent en danger la vie des gens», pouvait-on lire sur le site Web de l'ACAF.

Un député conservateur ontarien a repris mot à mot une partie de ce discours.

«Je crois qu'il est assez clair que le contrôle des armes à feu n'a pas réussi à diminuer le nombre de crimes. Alors, nous allons continuer dans le même sens», a dit Harold Albrecht à sa sortie des Communes, jeudi après-midi.

Le gouvernement conservateur a déjà aboli le registre des armes d'épaule, en détruisant toutes les données, sauf celles du Québec. On attend toujours que la Cour suprême entende la cause qui oppose Québec à Ottawa dans cette affaire.

La déclaration du député Albrecht était une exception, ses collègues ayant plutôt choisi de laisser cette discussion pour un autre jour.

«Je ne crois pas que je vais faire des commentaires là-dessus aujourd'hui», a sèchement laissé tomber Gail Shea, ministre des Pêches et Océans et élue de l'Île-du-Prince-Edouard.

Le député fédéral libéral de Beauséjour affichait la même retenue, alors qu'il était en route vers l'aéroport d'Ottawa pour rentrer à Moncton, jeudi matin.

«Ce n'est pas du tout le moment pour parler de politique publique ou mesures législatives, a dit Dominic Leblanc. C'est le temps de penser aux membres de la GRC qui ont été blessés, qui ont été tués, de penser à la communauté qui vit un moment épouvantable.»

Lorsqu'on a demandé au ministre fédéral de la Justice s'il fallait ouvrir à nouveau la discussion sur le contrôle des armes à feu, Peter MacKay a à peine effleuré le débat.

«Je crois que la question ici, maintenant, c'est plutôt celle de la sécurité de la communauté, après tout ça», a offert le ministre.

«Je suis sûr qu'il y aura en masse de temps pour discuter de la façon d'arriver à cela de la manière la plus efficace», a-t-il ajouté.

En attendant, la Chambre des Communes a observé un moment de silence avant la période des questions quotidienne. Et le drapeau qui flotte au-dessus de la Tour de la paix a été mis en berne.

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