La réduction de 20 % du crédit d'impôt en production cinématographique et télévisuelle et en multimédia prévue dans le budget du Québec déposé mercredi a commencé à faire réagir dans la région de Montréal.
Ce crédit d'impôt, instauré en 1990 pour le cinéma et en 1996 pour le multimédia, a permis à Montréal de devenir un pôle d'attraction à l'échelle internationale, ouvrant la porte à l'arrivée de nombreuses productions étrangères.
En vertu de ce crédit d'impôt, en 2012, les congés d'impôts pour les entreprises du secteur du multimédia ont totalisé 128 millions de dollars.
Si plusieurs maisons de production préfèrent attendre de connaître les détails du budget déposé par le ministre Leitao pour se prononcer, le maire de Montréal, Denis Coderre, et le producteur Roger Frappier ont émis des craintes quant à l'avenir du statut de Montréal dans ce domaine.
« Il y a des gens d'Angleterre, de France et des États-Unis qui viennent terminer leur film à Montréal, parce qu'il y a une grande qualité sur le plan des effets spéciaux, a rappelé Roger Frappier. Si l'on perd l'avantage qu'on a [les crédits d'impôt], ils vont aller en Angleterre ou en France et ne viendront plus ici. Ça se traduit par de grandes pertes d'emploi. »
Le maire de Montréal s'est d'abord réjoui mercredi du maintien de la Stratégie numérique culturelle, et de son enveloppe de 100 millions de dollars, ainsi que des 10 millions versés sur trois ans pour l'accroissement de la présence culturelle sur les nouvelles plateformes. Il a toutefois émis des inquiétudes sur les conséquences de la réduction prévue des crédits d'impôt en cinéma et en multimédia.
« [Les crédits d'impôt] sont des initiatives qui permettent des investissements supplémentaires, a expliqué Denis Coderre. Je pense qu'il faut se poser la question, parce que c'est un élément important pour nous. »
Culture Montréal a également réagi à l'annonce :
« Non seulement la baisse de ces crédits d'impôt aura un effet direct sur le nombre des productions et possiblement sur leur qualité, mais également sur tous les acteurs de la chaîne. Il est donc à envisager que l'ensemble du milieu culturel se mobilisera pour faire en sorte que le gouvernement revoit sa décision afin de continuer à accompagner adéquatement le développement et le rayonnement de la culture québécoise, en maintenant ces mesures structurantes », a déclaré par voie de communiqué Gaétan Morency, président par intérim de Culture Montréal.
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