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Turquie: Erdogan s'en prend à la presse étrangère, l'accuse d'"espionnage"

Turquie: Erdogan s'en prend à la presse étrangère, l'accuse d'"espionnage"

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi la presse étrangère, dont la chaîne américaine CNN, de se livrer à des activités d'"espionnage" et de vouloir provoquer des troubles dans son pays, après les violences de samedi à Istanbul.

"Le larbin de CNN (...) a été pris en flagrant délit", s'est réjoui M. Erdogan lors de sa harangue hebdomadaire devant les députés de son parti.

Le correspondant de la chaîne d'information a été brièvement interpellé samedi alors qu'il rendait compte en direct du déploiement policier impressionnant mis en place par les autorités sur l'emblématique place Taksim d'Istanbul pour y empêcher les rassemblements commémorant le premier anniversaire de la fronde antigouvernementale de juin 2013.

Arrêté par des policiers en civil, Ivan Watson a été rapidement remis en liberté après un contrôle d'identité, avec les excuses de la police.

Les forces de l'ordre ont violemment réprimé samedi, à Istanbul et à Ankara notamment, les quelques milliers de manifestants qui avaient bravé l'interdiction des autorités de célébrer les émeutes dites de Gezi, procédant à de nombreuses arrestations.

Les médias étrangers "n'ont rien à voir avec la liberté de la presse. Ils ont une mission, ils agissent comme des espions", a insisté mardi M. Erdogan. "Les médias internationaux qui sont arrivés à Istanbul pour lancer des appels provocants et exagérés sont repartis bredouilles", a-t-il également fanfaronné.

Lors des émeutes de l'an dernier, qui ont fait au moins 8 morts et plus de 8.000 blessés, le chef du gouvernement s'en était déjà vertement pris à la presse étrangère, accusée de participer à un "complot" contre son régime.

La Turquie de M. Erdogan est régulièrement épinglée par les ONG de défense des médias pour des violations répétées à la liberté de la presse.

Outre la presse, le Premier ministre a également dénoncé mardi son opposition, accusée de "fumer du haschisch" en complotant contre lui.

Large vainqueur des municipales du 30 mars, M. Erdogan, qui règne sans partage sur la Turquie depuis 2003, devrait annoncer dans les jours à venir sa candidature à l'élection présidentielle des 10 et 24 août prochains.

BA/pa/fw

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