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Rachat du Canadien Uramin : une dizaine de perquisitions en France chez le géant nucléaire Areva (source judiciaire)

Rachat du Canadien Uramin : une dizaine de perquisitions en France chez le géant nucléaire Areva (source judiciaire)

La police française menait mardi une dizaine de perquisitions chez des acteurs du rachat en 2007 par le géant nucléaire français Areva de la société minière canadienne Uramin, a annoncé une source judiciaire à l'AFP.

Uramin, qui avait pour ambition d'exploiter des gisements d'uranium dans plusieurs pays africains, avait été achetée à prix d'or, pour 2,5 milliards de dollars environ, soit 1,8 milliard d'euros.

Mais après le départ de sa dirigeante Anne Lauvergeon, Areva avait divisé par cinq la valeur comptable de cette société et le groupe avait dû inscrire dans ses comptes de 2010 et 2011 des provisions d'un montant total de près de 1,9 milliard d'euros.

Les enquêteurs ont perquisitionné le siège d'Areva et le domicile de l'ancienne patronne du groupe, selon la source judiciaire.

Plusieurs autres anciens dirigeants d'Areva ont été concernés par cette opération, notamment l'ex-responsable des mines, Sébastien de Montessus, qui a quitté Areva en 2012, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier.

Le domicile d'un autre ancien cadre, Daniel Wouters, qui avait préparé cette opération de rachat quand il était directeur du développement d'Areva, a également été perquisitionné, ont ajouté ces sources.

Le rachat d'Uramin, qui a tourné à la débâcle financière, a fait l'objet de très vives critiques de la Cour des Comptes dans un pré-rapport publié en mai.

En avril, le parquet avait ouvert une enquête préliminaire pour "présentation ou publication de comptes inexacts ou infidèles", "diffusion d'informations fausses ou trompeuses" et "faux et usage de faux".

La justice cherche notamment à établir si les difficultés représentées par l'exploitation des mines ont pu être délibérément dissimulées avant le rachat et si les provisions ont été délibérément prises trop tard pour retarder la découverte de l'effondrement de la valeur d'Uramin.

En mars 2012, un rapport parlementaire avait estimé que l'acquisition d'Uramin n'avait pas donné lieu à des manoeuvres frauduleuses, mais avait été entachée par des "dysfonctionnements" en matière de gouvernance. Il avait relevé que le choix d'acquérir Uramin était "un pari industriel, non illégitime pour Areva, mais trop coûteux".

Le 21 mai, Anne Lauvergeon s'était dite victime "d'un certain acharnement" et avait défendu la décision stratégique d'acquérir Uramin, se faisant l'avocate d'un modèle intégré susceptible d'assurer au groupe son approvisionnement en uranium.

Elle avait également invoqué la crise financière de 2008, survenue quelques mois après l'acquisition, puis la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 qui devait faire plonger le cours de l'uranium.

Sollicité, Areva n'a fait aucun commentaire.

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