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Les ouragans au prénom féminin sont trois fois plus meurtriers car leur force est sous-estimée

Les ouragans au prénom féminin sont trois fois plus meurtriers
Steve Starr via Getty Images

Les ouragans qui portent un prénom féminin sont trois fois plus meurtriers que ceux ayant un nom masculin, car les gens ont tendance à sous-estimer leur force, selon une étude parue lundi 2 juin aux États-Unis.

Depuis les années 1970, les centres de météorologie ont décidé, pour éviter d'être taxés de sexisme, de baptiser les ouragans d'un prénom tantôt féminin, tantôt masculin selon un système déterminé à l'avance. Avant cela, on baptisait ces dépressions avec un prénom féminin, selon la croyance populaire que les humeurs des femmes sont aussi imprévisibles que les tempêtes.

Des conséquences dramatiques

Le résultat de ce changement d'appellation a eu des conséquences mortelles, selon une étude parue dans les Proceedings of the National Academy of Sciences et qui revient sur les ouragans qui se sont abattus sur les États-Unis entre 1950 et 2012. «Un ouragan avec un nom à consonance masculine cause en moyenne 15,15 morts tandis qu'un ouragan avec un nom féminin tue environ 41,84 personnes», affirme l'étude.

«En d'autres termes, rebaptiser en Eloise un ouragan portant le nom de Charley peut entraîner trois fois plus de victimes», constate la recherche. Les auteurs de cette étude ont exclu l'ouragan Katrina (2005) et Audrey (1957) à cause du nombre de victimes très élevé qui aurait faussé le résultat de leurs calculs.

«Quand il s'agit d'évaluer l'intensité d'une tempête, les gens ont tendance à reporter leurs a priori sur les hommes et les femmes», explique l'un des auteurs, Sharon Shavitt, professeur en marketing. «En conséquence, les tempêtes avec un nom de fille, spécialement celles qui portent des noms très féminins comme Belle ou Cindy, paraissent plus douces et moins violentes.»

Christina moins dangereuse que Christopher?

Des personnes interrogées sur l'éventualité de tempêtes appelées Christina, Alexandra ou encore Victoria, leur ont paru moins dangereuses que si elles avaient été baptisées Christopher, Alexander ou Victor. «C'est une découverte terriblement importante», estime Hazel Rose Markus, une enseignante en sciences du comportement à l'université de Stanford et qui n'a pas participé à cette étude. «Cela prouve à quel point nos associations d'idées dirigent nos actions.»

L'étude conclut qu'il est nécessaire d'«inventer un nouveau système d'appellation pour réduire l'influence des préjugés sur l'évaluation des ouragans et permettre une amélioration de la préparation».

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