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Mondial-2014: d'Argentine-Angleterre à France-RFA, les matches de légende

Mondial-2014: d'Argentine-Angleterre à France-RFA, les matches de légende

Illuminés par de grands acteurs comme Maradona, génial du pied et filou de la main, ou l'immortel Roger Milla, les grands matches se racontent toujours et font vivre la légende de la Coupe du monde.

Et son pied gauche! "Merci Dieu pour le football, pour Maradona!" le commentaire en direct de Victor Hugo Morales à la télévision argentine a été samplé des milliers de fois. Il a appelé Diego Maradona "barrilete cosmico" (cerf-volant cosmique) après son incroyable slalom dans la défense anglaise en quarts de finale du Mondial mexicain. Ce but est souvent salué comme le plus beau de l'histoire du football, mais le match est aussi resté célèbre pour le contexte, quatre ans après la Guerre des Malouines, et pour le premier but, aussi, marqué de la main du même "Pibe de oro", laissant une autre répartie à la postérité: "La main de Dieu".

Souvent référencée comme "match du siècle", la demi-finale du Mondial mexicain a connu plusieurs retournements de situation et battu le record de buts en prolongation: cinq! Premier frisson, l'Allemagne égalise à la dernière minute par Karl-Heinz Schnellinger pour arracher une demi-heure supplémentaire. Déjà épuisée par sa remontée de 0-2 à 3-2 a.p. en quarts contre l'Angleterre, la RFA prend rapidement les devants par Gerd Müller (94e), mais nouveau coup de théâtre, Franz Beckenbauer se blesse à l'épaule dans un contact. Il reste sur le terrain, et son image le bras en écharpe a beaucoup fait pour sa réputation de "Kaiser", mais il ne peut de fait presque plus jouer. L'Italie prend l'avantage par Tarcisio Burgnich (98e, 2-2) et Gigi Riva (104e, 3-2), Gerd Muller, le "Bomber", offre un dernier espoir aux Allemands (110e, 3-3) avant le coup de grâce de Gianni Rivera (111e, 4-3).

"Toutes les émotions d'une vie en deux heures", la célèbre formule de Michel Platini résume le match resté comme le grand traumatisme du foot français. Ils se sont vus en finale, ont vécu l'injustice avec la sortie violente et impunie du gardien Harald Schumacher mettant K.-O. Patrick Battiston et lui cassant plusieurs dents, puis ont vu l'adversaire leur souffler la victoire lors de la première séance de tirs au but de l'histoire du tournoi. Menant 3-1 en prolongation contre l'Allemagne de l'Ouest, grâce à deux buts de Marius Trésor et d'Alain Giresse, les Bleus s'étaient ensuite effondrés sous les coups de Karl-Heinz Rumenigge et laissés rejoindre à 3-3. "Dans les vestiaires, tout le monde pleurait", a raconté Platini.

Le réalisme de Gerd Müller abat l'équipe qui faisait rêver les foules, les "Oranje" de Johan Cruyff et leur fameux football total. D'un enchaînement contrôle-reprise du pied droit, il renverse la situation en finale, où les Néerlandais avaient ouvert la marque dès la deuxième minute de jeu sur penalty: les Allemands n'avaient pas encore une seule fois touché le ballon! Mais les héros romantiques orange vont plier sous la realpolitik balle au pied des Blancs. Rejoint sur un autre penalty, de Paul Breitner, les partenaires de Cruyff vont craquer avant la mi-temps, victime du 14e but en Coupes du monde du "Bomber". En deuxième période, le feu sacré hollandais est étouffé, et l'Allemagne gagne son deuxième trophée.

L'image du Mondiale italien reste celle d'un vieux danseur de makossa de 38 ans, Roger Milla, ondulant du bassin devant le poteau de corner. Après un doublé contre la Roumanie (2-1) en poules, le roi des Lions Indomptables récidive en 8e de finale contre la Colombie de Carlos Valderrama. Entré en jeu à la 54e minute à la place du meneur Louis Mfédé, Milla plie le match en deux coups pendant la prolongation. D'abord en montrant que sa souplesse du bassin sert aussi pour les contrôles orientés (106e), puis en chipant la balle au gardien René Higuita, aventuré loin de son but (108e), pour offrir à l'Afrique son premier quart de finaliste.

eba/nip/chc

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