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Fifa - Pas de bon Congrès sans polémiques ni climat délétère

Fifa - Pas de bon Congrès sans polémiques ni climat délétère

Polémique relancée autour du Mondial-2022 au Qatar, guerre larvée entre Blatter le patron du foot mondial et Platini son homologue européen: le climat se gâte à une semaine du Congrès de la Fifa et avant le coup d'envoi du Mondial brésilien.

A un an de l'élection du président de la Fédération internationale (Fifa), le Daily Telegraph faisait ses choux gras mardi d'un petit déjeuner de novembre 2010 entre Michel Platini, le président de l'UEFA, et le Qatari Mohamed Bin Hammam, ex-président de la Confédération asiatique aujourd'hui radié. L'occasion pour ce dernier, selon le journal britannique, de tenter d'influencer le Français pour l'attribution du Mondial-2022 à l'Emirat.

"Je ne suis plus étonné par la diffusion de rumeurs sans fondement qui visent à salir mon image dans un moment important pour l'avenir du football. Plus rien ne me surprend !", a rétorqué le président de l'UEFA dans un communiqué transmis à l'AFP.

Par "moment important pour l'avenir du football", Platini fait sans doute référence au Congrès de Sao Paulo des 10 et 11 juin, à un an de l'élection présidentielle de la Fifa au printemps 2015. Joseph Blatter, 78 ans, président en exercice depuis 1998, ne cache plus son souhait de se déclarer candidat à sa succession. Platini, 58 ans, a dit qu'il attendrait la fin de l'été avant de se dévoiler.

Et d'élection à la présidence de la Fifa, il en était déjà question en novembre 2010. "Les petits déjeuners entre membres du comité exécutif de la Fifa (NDLR: Platini l'est toujours, Bin Hammam a été radié depuis) n'ont rien d'extraordinaire, car ils logent dans le même hôtel lors des réunions de travail", a expliqué une source proche de la présidence de l'UEFA à l'AFP. "Mais celui-ci, en novembre 2010, était particulier, car Bin Hammam voulait que Platini se présente à la présidentielle Fifa qui allait avoir lieu en juin 2011".

Ce que confirme Platini dans son communiqué: "Lors de ces conversations avec Mr. Bin Hammam, l'objet des discussions était la candidature à la Présidence de la Fifa. M. Bin Hammam cherchait en effet à me convaincre de me présenter à la Présidence de la Fifa pour les élections de 2011".

"Platini a dit que ça ne l'intéressait pas, Bin Hammam lui a alors dit qu'il allait se présenter contre Blatter, il n'y a pas eu de discussion sur le dossier du Qatar pour 2022 mais sur la présidentielle à la Fifa", a insisté auprès de l'AFP la source proche du sommet de l'UEFA.

Il est "ahurissant que des conversations avec un collègue du Comité exécutif de la Fifa de l'époque puissent se transformer en complot d'Etat", a regretté M. Platini dans son communiqué, avant d'affirmer avoir été "le seul membre du Comité exécutif de la Fifa" à avoir fait part publiquement de son vote. C'est la "preuve de ma totale transparence et que personne ne me dicte ma conduite", a conclu Platini.

Le président de l'UEFA n'a jamais caché avoir voté en faveur du Qatar pour le Mondial-2022, dans une volonté d'ouverture du football à de nouveaux territoires. Comme il n'avait jamais caché l'existence d'un dîner à l'Elysée, à l'invitation de Nicolas Sarkozy, alors président français, en présence notamment de l'émir du Qatar.

"J'affirme catégoriquement que le président Sarkozy ne m'a pas demandé de voter pour que le Qatar soit l'hôte du Mondial-2022, ni avant, ni pendant, ni après cette rencontre", avait insisté le président de l'UEFA dans un entretien au quotidien sportif espagnol As.

M. Blatter affirmait lui même récemment à la radio-télévision suisse RTS ne pas avoir été "choqué" par cette réunion, d'autant qu'il en avait été "informé immédiatement après", en toute "transparence".

D'autres révélations, du Sunday Times cette fois, posent question: Bin Hammam aurait versé des pots de vin à hauteur de 200.000 dollars sur des comptes contrôlés par les présidents de 30 fédérations africaines de football. Le journal en conclut que c'était pour soutenir la candidature du Qatar au Mondial-2022.

Mais, à l'époque, l'attribution d'un Mondial revenait à un collège restreint: le comité exécutif de la Fifa composé d'une vingtaine de personnes. Depuis, une réforme a donné ce droit de vote aux 209 membres de la Fifa, soit une voix par fédération. De tels versements, s'ils étaient avérés, ne servaient-ils pas plutôt la candidature de Bin Hammam à la présidentielle Fifa ?

Le Congrès de Sao Paulo s'annonce animé.

pgr/ol/ig

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