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Libye: 21 morts dans de violents affrontements à Benghazi

Libye: 21 morts dans de violents affrontements à Benghazi

Des combats ont opposé lundi les forces du général Khalifa Haftar à des groupes islamistes à Benghazi, dans l'est de la Libye, faisant au moins 21 morts, deux semaines après le début de l'opération "anti-terroriste" lancée par ce général dissident.

Les affrontements ont fait au moins 21 morts, dont 11 militaires, et 112 blessés, selon un bilan fourni par des hôpitaux de la ville. Un ambulancier, un étudiant et une femme figurent parmi les victimes civiles.

Il s'agit des affrontements les plus violents depuis ceux du 16 mai, lorsque le général Haftar a lancé une offensive destinée selon lui à éradiquer les "groupes terroristes" implantés dans l'est du pays, faisant au moins 76 morts.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, les autorités de transition n'ont pu rétablir l'ordre dans un pays plongé dans le chaos et sous la coupe des milices.

Selon le colonel Saad Al-Werfelli, commandant de la base aérienne de Benghazi et loyal au général dissident, les combats ont éclaté après une attaque à l'arme lourde lancée par des groupes islamistes, dont Ansar Asharia, contre un camp militaire de l'armée libyenne.

Ces groupes radicaux ont bombardé tôt lundi "le camp 21", cernant les soldats qui s'y trouvaient et faisant des morts et des blessés, a poursuivi le colonel Werfelli. Ce camp appartient aux unités d'élite de l'armée à Benghazi qui avaient apporté leur appui au général Haftar.

Des forces de l'armée de l'air loyales au général dissident sont venues à la rescousse et ont mené des raids aériens contre les assaillants, a ajouté cet officier. Des images du raid sur les réseaux sociaux montrent un hélicoptère d'assaut tirer des missiles sur des positions présumées de groupes armés.

Avant même le lancement de l'opération "Dignité" du général Haftar, des combats opposaient régulièrement ces forces spéciales de l'armée aux groupes radicaux, en particulier Ansar Asharia classé organisation "terroriste" par les Etats-Unis.

Ce regain de violence a entraîné la suspension des examens de fin d'année dans les lycées de Benghazi, selon le ministère de l'Education, tandis que des appels aux dons de sang ont été lancés par des hôpitaux.

Des familles se sont retrouvées prises entre deux feux, en particulier dans la région de Sidi Fradj, fief d'Ansar Asharia, à l'ouest de la ville, selon des témoins.

Les habitants se terrent chez eux et la ville est quasi paralysée, même si le calme semblait revenir dans l'après-midi, a-t-on ajouté de mêmes sources.

Des médecins et responsables du corps médical ont appelé sur des télévisions à épargner les civils.

"Arrêtez de vous en prendre aux civils, Benghazi souffre et la population en a assez", a lancé le Dr Leila Bougiguis, déplorant l'incapacité de l'Etat à stabiliser la situation dans cette ville, berceau de la révolte de 2011.

Mohamed al-Hijazi, porte-parole de la force paramilitaire de Khalifa Haftar, a appelé de son côté les habitants à quitter les zones de combats.

A Tunis, les Affaires étrangères ont appelé les ressortissants tunisiens à quitter Benghazi.

Le général Haftar, 71 ans, qui affirme avoir un "mandat" du peuple pour combattre le "terrorisme", a proclamé la semaine dernière qu'il n'y aurait pas de retour en arrière dans son offensive.

Mais depuis le lancement de cette opération le 16 mai, les forces de Haftar se sont contentées de mener des raids aériens éclairs sur des positions présumées de groupes islamistes armés.

Le général dissident affirme régulièrement que son opération "se poursuivait" et qu'elle a porté un coup dur aux groupes radicaux. Mais ses détracteurs islamistes minimisent l'impact de ces opérations: "Haftar a sorti plus de communiqués que de balles", ironisent-ils sur les réseaux sociaux.

L'opération "Dignité" est accueillie avec beaucoup de méfiance y compris parmi les alliés du général Haftar, qui avait participé à la rébellion contre le régime Kadhafi en 2011 et assure que son objectif ultime est d'"éradiquer le terrorisme" et de former une "armée nationale". Toutefois, des doutes planent toujours sur ses intentions réelles.

Par ailleurs, le chef chef d'état-major de l'armée régulière libyenne Abdessalam Jadallah Al-Abidi, est sorti indemne d'une attaque lancée par des hommes armés contre son convoi à Tripoli, a indiqué à l'AFP son porte-parole.

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