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Québec confirme le projet de cimenterie de Port-Daniel

Le gouvernement libéral va de l'avant avec l'usine de Ciment McInnis
Radio-Canada

Après une valse-hésitation, Québec va de l'avant avec le projet de cimenterie de Port-Daniel-Gascons, en Gaspésie. Le ministre de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, Jacques Daoust a révisé le projet initié par le gouvernement précédent avant de l'autoriser avec quelques modifications.

Le projet de Ciment McInnis nécessitera un investissement total de 450 millions de dollars provenant du gouvernement, d'Investissement Québec et de la Caisse de dépôt et placement. Il avait été annoncé par le précédent gouvernement péquiste en janvier, soit quelques mois avant le déclenchement des dernières élections.

Après révision, le montant investi par l'État demeure le même, soit un prêt de 450 millions de dollars, mais il sera mieux protégé. Investissement Québec, en vertu d'un prêt de 250 millions et d'un investissement de 100 millions en capital-actions, et la Caisse de dépôt et placement du Québec assure la participation de l'État québécois dans l'aventure de la cimenterie. De son côté, le secteur privé accepte d'assumer une part accrue du risque lié à l'aventure.

Le gouvernement prévoit que le projet entraînera la création de 200 emplois directs liés à la mise en exploitation de la cimenterie prévue pour 2016.

« Comme gouvernement voulant gérer de façon responsable les deniers publics, contrairement au gouvernement précédent, nous avons remis en question trois aspects, soit le montage financier, les retombées de l'entente sur les accords commerciaux et la solidité du plan d'affaires. Ayant obtenu des réponses satisfaisantes à propos de chacun de ces aspects, nous sommes maintenant en mesure d'appuyer ce projet porteur d'importantes retombées économiques pour la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine », a déclaré le ministre Daoust.

Le gouvernement s'est également assuré du respect des traités commerciaux internationaux. Inquiets de l'arrivée d'un nouveau concurrent, des élus de trois États américains ont indiqué qu'ils veulent que l'administration américaine intervienne pour stopper le projet de cimenterie de Port-Daniel-Gascons, en Gaspésie. Dans des lettres obtenues par Radio-Canada, ces élus remettaient en question la légalité des subventions de centaines millions octroyées à ciment McInnis. Ils affirment que cela pourrait contrevenir aux règles de l'Organisation mondiale du commerce.

Le projet avait également soulevé l'opposition des quatre autres cimenteries québécoises et des environnementalistes. Le ministre Daoust s'est toutefois fait rassurant pour ces dernières lors de l'annonce en Gaspésie. « En destinant sa production au marché nord-américain de l'exportation et en s'engageant à ne pas produire de béton, Ciment McInnis renforcera la compétitivité du Québec dans l'industrie du ciment sans être un concurrent des cimenteries intégrées qui sont exploitées au Québec », a-t-il précisé.

La nouvelle cimenterie aura une capacité de production annuelle de 2,2 millions de tonnes, selon le communiqué du gouvernement. L'entreprise Ciment McInnis a fait l'acquisition d'un terrain adjacent à sa propriété afin d'ajouter d'importantes réserves de calcaire qui assureront la viabilité du projet à long terme. De plus, la cimenterie utilisera des technologies de fabrication parmi les plus modernes de l'industrie ce qui lui permettra de se conformer aux nouvelles normes environnementales américaines.

« En soutenant la construction de cette nouvelle cimenterie, nous contribuons à stimuler et à diversifier l'économie de la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine », a ajouté le ministre responsable des régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Jean D'Amour. « Ce projet structurant permettra, entre autres, d'accroître notre expertise dans l'industrie du ciment, en plus de créer des emplois de qualité dans notre région. »

En avril, alors qu'il venait d'accéder au poste de premier ministre, Philippe Couillard avait affirmé son intention de réviser tous les engagements de Pauline Marois, y compris l'annonce de 450 millions pour la future cimenterie. Malgré tout, Ciment McGinnis avait montré de l'optimisme quant à ses chances de voir le projet se concrétiser.

Hésitation du gouvernement

Le ministre Daoust avait pourtant émis des doutes sur cet investissement au cours des dernières semaines avant de se raviser quelques jours plus tard.

La première ministre Marois avait notamment promis la création de 2300 emplois au cours de la mise en chantier ainsi que 400 emplois permanents à compter de 2016.

La Coalition avenir Québec avait fortement critiqué le projet au cours de la campagne électorale, promettant même de l'annuler en cas de victoire. Son chef, François Legault, faisait valoir que l'investissement requis des fonds publics était trop élevé en regard du petit nombre d'emplois permanents devant être créés.

Quant au chef libéral Philippe Couillard, aujourd'hui premier ministre, il ne s'est jamais opposé au projet.

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