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Ukraine : Kiev affirme gagner du terrain face aux séparatistes

Ukraine : Kiev affirme gagner du terrain face aux séparatistes

Les autorités ukrainiennes ont affirmé vendredi gagner du terrain face à l'insurrection séparatiste dans l'Est, où les combats deviennent de plus en plus violents et quatre nouveaux observateurs internationaux ont disparu.

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a annoncé avoir perdu le contact avec une équipe composée de quatre étrangers et d'un traducteur ukrainien arrêtés jeudi soir par des hommes armés à Severodonetsk, dans la région de Lougansk.

Une autre équipe de quatre observateurs - un Danois, un Estonien, un Turc et un Suisse - est portée disparue depuis lundi à Donetsk.

Certains leaders séparatistes avaient d'abord indiqué qu'ils étaient détenus le temps de vérifier qu'il ne s'agissait pas d'"espions", avant que le "Premier ministre" de la République de Donetsk unilatéralement désigné par les prorusses, Alexandre Borodaï, n'assure jeudi soir jeudi n'avoir aucune information sur le sujet.

Ces disparitions d'observateurs, déployés en vue d'oeuvrer à une pacification, reflètent la situation proche de l'anarchie dans cette région de l'Ukraine, avec des enlèvements, pillages, barrages routiers et bâtiments publics occupés par des hommes en armes.

Au lendemain d'une journée noire pour les forces ukrainiennes avec la perte d'un hélicoptère de la Garde nationale (12 morts), le ministre de la Défense Mikhaïlo Koval a défendu l'offensive engagée il y a près de deux mois, que Moscou qualifie d'"opération punitive".

"Nos forces armées ont complètement nettoyé des séparatistes le sud et une partie de l'ouest de la région de Donetsk et le nord de la région de Lougansk", a dit le ministre au cours d'une conférence de presse.

"Nous ne laisserons pas cette gangrène se propager dans les régions voisines", a-t-il souligné. "Nous allons poursuivre notre opération antiterroriste (...) tant que la vie normale ne reprendra pas dans la région et le calme ne reviendra pas pour les gens".

Plus de 200 personnes - soldats ukrainiens, séparatistes et civils - ont péri dans l'opération "antiterroriste" déclenchée par le pouvoir ukrainien le 13 avril et intensifiée ces derniers jours pour mater l'insurrection armée prorusse, orchestrée selon Kiev depuis Moscou. L'Ukraine cherche à éviter la répétition du scénario qui a vu la Crimée être rattachée à la Russie en mars en quelques semaines à peine et sans réels combats.

Mais les autorités sont confrontées à des affrontements de plus en plus vifs, en même temps qu'elles voient se rapprocher la perspective d'un conflit gazier avec la Russie, prête à interrompre ses livraisons mardi faute de règlement d'une somme de plus de cinq milliards de dollars.

L'hélicoptère Mi-8 abattu jeudi transportait des hommes pour la relève des troupes, dont un général de la Garde nationale, un corps de volontaires dépendant du ministère de l'Intérieur. Il a été visé, dit Kiev, par un lance-missiles sol-air portatif russe près du bastion prorusse de Slaviansk.

"Ces actes criminels de la part des ennemis du peuple ukrainien ne resteront pas impunis", a réagi Petro Porochenko, qui doit être investi le 7 juin dans les fonctions de président.

La Maison Blanche a exprimé son "inquiétude" après cette attaque, estimant qu'elle prouvait que les rebelles prorusses avaient accès à des "armes sophistiquées".

De son côté, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est inquiété de l'intervention de combattants de Tchétchénie, république en majorité musulmane de l'instable Caucase russe, "entraînés en Russie", qui se rendent dans l'est de l'Ukraine "pour envenimer les choses, pour engager le combat".

Le "Premier ministre" séparatiste Alexandre Borodaï a reconnu cette semaine la présence de Tchétchènes pour "protéger le peuple russe". Le président tchétchène Ramzan Kadyrov s'est défendu d'avoir envoyé des militaires, sans exclure toutefois que des Tchétchènes aient pu partir de leur propre gré.

A peine élu président, le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko a affirmé vouloir dialoguer avec Vladimir Poutine, tout en se montrant ferme envers les séparatistes.

Les deux hommes seront le 6 juin en France à l'occasion des commémorations du Débarquement de Normandie, de même que leur homologue américain Barack Obama.

Kiev et Moscou s'opposent toujours sur le front gazier et doivent avoir vendredi après-midi à Berlin des négociations d'urgence en présence du commissaire européen à l'Energie Gunther Oettinger.

Moscou exige de l'Ukraine qu'elle honore ses arriérés (3,5 milliards de dollars) et procède aussi au paiement anticipé des livraisons de juin, tandis que Kiev, exsangue financièrement, pose comme préalable des assurances sur une baisse du prix du gaz, actuellement le plus élevé en Europe.

Faute de règlement, le groupe gazier russe Gazprom pourrait suspendre dès mardi ses livraisons. Si une telle décision ne devrait pas avoir d'effets dramatiques pour les Ukrainiens en période estivale, les Européens craignent des perturbations de leurs approvisionnements qui transitent, en grande partie, par le territoire ukrainien.

Après un hiver clément, les stocks de gaz sont pour l'instant conséquents, mais la Commission travaille à des scénarios incluant l'arrêt des livraisons russes, a écrit vendredi le quotidien allemand Die Welt.

En cas d'arrêt total des livraisons russes à l'UE au moment le plus délicat de l'hiver, en janvier, "presque toute l'UE, à l'exception de la péninsule ibérique et du sud de la France, serait directement touchée", selon cette étude citée par le journal.

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