Le gouvernement Couillard n'a aucunement l'intention d'éponger tout montant supplémentaire que lui réclamerait SNC-Lavalin pour le chantier du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) géré en PPP. Radio-Canada révélait hier qu'il pourrait coûter 191 millions de plus que prévu, un bond de 15 %.
« Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, mais on va se battre pour ne pas payer des montants qu'on n'a pas d'affaire à payer », dit le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.
Selon le ministre, les montants réclamés par SNC-Lavalin seraient irrecevables. « La très très grande majorité des montants en cause sont, je vais le mettre au conditionnel, seraient pour des travaux qui n'ont pas été autorisés », dit-il. Le chantier est géré en PPP.
Alors, certaines personnes étaient-elles au courant que les travaux au CUSM pourraient coûter plus cher et depuis quand? Le ministre Barette affirme que le Parti québécois le savait depuis plus d'un an, ce que nie le PQ.
« Il n'y a aucune réclamation qui a été faite du temps où on était au pouvoir, aucune! » s'est défendu la porte-parole de l'opposition officielle pour le Conseil du Trésor, Élaine Zakaïb, qui demande au gouvernement d'agir « avec transparence ».
« Pas normal »
Pierre J. Hamel, expert des partenariats public-privé, s'étonne qu'un projet en PPP puisse coûter 15 % de plus que la somme prévue.
« Ce n'est pas du tout normal. Les PPP sont viciés sur le soi-disant partage du risque. Dans les faits, quand il n'y a pas de risques, c'est pour le privé, et quand c'est risqué, c'est pour le public », dénonce-t-il.
Reste à savoir maintenant pour quels travaux exactement SNC-Lavalin réclame ces sommes et les preuves que ces travaux n'étaient pas prévus.
Un reportage d'Anne Panasuk
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