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Cindy Gallop, fondatrice de MakeLoveNotPorn, nous parle de l'avenir du sexe

Comment cette femme est en train de changer le futur du sexe
ioulex

La femme d'affaires et créatrice de marques, Cindy Gallop, était de passage à C2-MTL mardi le 27 mai en tant que conférencière invitée. Elle est venue discuter de l'avenir du sexe et du site web qu'elle a lancé, MakeLoveNotPorn.tv pour justement bousculer les perceptions et faire un pied de nez à la pornographie qui est loin de la réalité.

Nous profitons du momentum pour vous présenter ou représenter cette entrevue qu'elle a accordée à nos collègues américains.

L'ancienne présidente de l'agence de publicité Bartle Bogle Hegarty (BBH), a quitté le monde de l'entreprise en 2005 pour créer et diriger MakeLoveNotPorn.tv et If We Ran The World.

«Make Love Not Porn» («Faites l'amour, pas du porno»), avait d'abord la forme d'un site internet «listant les mythes du porno hardcore pour les comparer à la réalité. En 2012, un site de partage de vidéo a été lancé: MakeLoveNotPorn.tv, destiné à montrer "des relations sexuelles réelles,acceptables socialement et partageables.» Les couples peuvent partager leurs propres vidéos (et récoltant 50% des profits venant des visionnages payants), et louer ou acheter celles des autres.

La deuxième start-up de Cindy Gallop, If We Ran The World («Si l'on dirigeait le monde»), est une plateforme conçue pour transformer les «bonnes intentions» en actions en permettant aux usagers de réfléchir ensemble et de prendre des mesures pour avancer ensemble.

J'ai récemment rencontré Cindy Gallop dans les bureaux new-yorkais du Huffington Post.

Pourquoi avoir choisi de consacrer votre vie à ce domaine?

Je n'ai jamais prévu de faire ce que je fais en ce moment. Je suis naturellement portée sur l'action. Quand je rencontre quelque chose en quoi je crois vraiment, j'agis en fonction. Tout ce que je fais est fondamentalement orienté vers deux objectifs: aider à redéfinir le futur de l'entreprise et le futur du sexe.

Avez-vous un modèle?

Ma mère. Une femme incroyable. Il ets vraiment regrettable qu'elle soit née à une époque où les femmes -- surtout les femmes chinoises -- n'avaient pas accès à l'université ou au monde des affaires.

Pensez-vous que les femmes ont la responsabilité d'aider les autres femmes au travail?

Tout le monde a la responsabilité d'aider tout le monde au travail -- ça ne devrait pas être basé sur le genre. Le fait est que les hommes aident les autres hommes au travail, naturellement et inconsciemment, plus qu'ils n'aident les femmes, pour toute une série de raisons. Ainsi, pour parvenir à un futur où les sexes sont égaux, j'adhère à l'idée de Madeleine Albright: “Il y a une place réservée en enfer pour les femmes qui n'aident pas les autres femmes.»

Que pensez-vous de la conversation sur le fait de «tout avoir»? Surtout du point de vue d'une femme n'ayant pas ou ne voulant pas de famille?

J'ai beaucoup d'empathie et de sympathie pour les mères qui travaillent, parce que je me demande bien comment. Mais je ne cache pas le fait que je ne veuille pas me marier ou avoir des enfants. Je ne suis pas du genre à être dans une relation, ni du genre monogame, et j'en parle beaucoup parce qu' hommes et femmes n'ont pas assez de modèles montrant qu'il est possible de vivre une vie qui n'est pas celle que prône la société. Ainsi, même si je suis d'avis qu'il faut parler des mères travailleuses, j'aimerais aussi que les gens sachent que de nombreuses femmes n'ont aucune envie d'être mères et sont très heureuses de se concentrer sur leur carrière.

Comment définiriez-vous le succès?

Le succès, c'est simplement d'être heureux de ce que l'on est, de la vie qu'on vit et du travail qu'on fait. C'est tout.

Pensez-vous correspondre à cette définition?

Absolument. En même temps je suis très ambitieuse, donc je veux que mes deux start-ups aient du succès en termes de croissance et de profit. Cela s'applique à ce que je disais sur la prédominance masculine du monde des affaires. Je pense que la définition féminine du succès est différente -- une vision à laquelle de nombreux hommes seraient heureux de souscrire. «Celle qui meurt en ayant vécu la vie qu'elle voulait et en se distinguant le plus gagne.»

Comment vous relaxez-vous?

Je ne me relaxe pas, en tout cas pas d'une manière conventionnelle. L'un des aspects que j'adore dans l'autoentrepreneuriat, c'est de pouvoir choisir mon propre emploi du temps, et d'être en charge de mon propre stress. Être entrepreneur, c'est incroyablement stressant -- j'ai créé un hashtag, #StartupStress, pour dire à quel point créer une entreprise et être entrepreneur peut être stressant.

Si vous me suivez sur Facebook et Twitter, superficiellement ma vie peut paraître incroyablement glamour, mais croyez-moi, elle ne l'est pas. J'ai donc pris la décision de m'ouvrir sur les choses difficiles, et de nombreuses personnes m'ont écrit pour me dire à quel point elles appréciaient cette démarche.

Selon votre expérience, pensez-vous que les femmes dirigent différemment des hommes?

Absolument. Hommes et femmes ont des forces différentes. Les femmes sont plus sensibles à l'aspect émotionnel des choses et aux détails que les hommes. Les hommes prennent les choses de manière moins personnelle et peuvent se montrer plus objectifs et détachés. C'est pourquoi selon moins le lieu de travail idéal est 50:50. Ce n'est pas que l'un soit mieux que l'autre, mais il faut que les deux travaillent ensemble.

La diversité est source d'innovation. Pas simplement la diversité de genres, mais aussi de races, d'ethnicités, de sexualités. Les meilleurs résultats proviennent de nombreux points de vue différents et de eprspectives se confrontant les unes aux autres. Le conflit constructif fait qu'on évolue tous ensemble. C'est ce que l'on rate avec un groupe fermé d'hommes blancs discutant avec d'autres hommes blancs au sujet d'hommes blancs.

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