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Ukraine: tirs à Donetsk, Porochenko promet de réagir face à la "terreur" séparatiste

Ukraine: tirs à Donetsk, Porochenko promet de réagir face à la "terreur" séparatiste

Le président élu de l'Ukraine Petro Porochenko a promis de mettre un terme à la "terreur" dans l'Est séparatiste prorusse, dont la principale ville, Donetsk, déserte, était mercredi théâtre de nouveaux tirs après des combats meurtriers la veille.

Engagée dans une opération de plus en plus musclée contre les insurgés armés prorusses, l'Ukraine est par ailleurs menacée d'une coupure de gaz par la Russie qui perturberait l'approvisionnement de l'Europe. L'Ukraine doit verser deux milliards de dollars au géant russe Gazprom dans le cadre d'un plan européen qu'elle a refusé à ce stade.

Le chef du gouvernement Arseni Iatseniouk s'est rendu mercredi en Allemagne pour rencontrer Angela Merkel et participer à un sommet sur la sécurité énergétique.

A Donetsk, capitale de la région rebelle de près d'un million d'habitants, de nouveaux tirs étaient entendus mercredi dans le centre-ville et la zone proche de l'aéroport, inaccessible depuis les violents combats lundi qui ont fait 40 morts lundi.

La mairie de Donetsk a aussitôt demandé aux habitants des maisons voisines "de ne pas sortir dans la rue, ni sur leur balcon".

Plusieurs magasins étaient fermés, leurs vitrines couvertes par des plaques de bois ou de métal de peur de pillage.

De nombreux bureaux ont également fermé pour des raisons de sécurité.

Des journalistes de l'AFP ont par ailleurs vu dans la matinée quelques passages d'avions de chasse au-dessus de la ville Donetsk.

La circulation était toujours interdite dans la zone de l'aéroport de Donetsk, dont les autorités ukrainiennes affirment avoir repris le contrôle mardi matin à l'issue de combats violents, avec le soutien d'avions et d'hélicoptères, contre les insurgés prorusses qui s'en étaient emparés.

Une vidéo postée sur youtube montre la façade fortement endommagée de l'aéroport avec des vitres brisés.

Le Palais des sports Droujba, où le perchiste français Renaud Lavillenie a battu en février le record du monde de l'Ukrainien Sergueï Bubka, a été incendié la veille.

Le président élu Petro Porochenko, dont l'investiture devrait avoir lieu début juin, a promis de "réagir" pour mettre un terme à la "terreur" dans une interview mercredi au quotidien allemand Bild.

"Nous sommes dans une situation de guerre dans l'est de l'Ukraine (...) Nous devons réagir", a-t-il déclaré.

"Nous n'allons pas plus longtemps laisser ces terroristes enlever des gens et les tuer (...)les laisser occuper des bâtiments et faire fi des lois", a-t-il poursuivi.

Le président américain Barack Obama a appelé mardi M. Porochenko pour le féliciter de sa victoire et lui faire part du "soutien total" des Etats-Unis, a annoncé mardi la Maison Blanche, évoquant une rencontre prochaine entre les deux hommes.

De leur côté, les 28 dirigeants européens, réunis à Bruxelles, ont encouragé M. Porochenko et les autorités de Kiev à engager "rapidement" des réformes.

Ils ont également appelé Moscou à "engager un dialogue franc et ouvert" afin de dénouer la crise.

Le président français François Hollande, qui doit s'entretenir le 5 juin avec Vladimir Poutine à l'occasion des cérémonies de commémoration du Débarquement allié en Normandie, a estimé que le président russe devait "reconnaître" le nouveau président ukrainien pour permettre la "désescalade".

Mais la situation reste tendue dans l'est de l'Ukraine où quatre observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont été arrêtés dans la soirée de lundi à un check-point par des séparatistes.

L'organisation n'a pas de nouvelle d'eux depuis.

Le médiateur de l'OSCE pour l'Ukraine, le diplomate allemand Wolfgang Ischinger, n'a pas exclu le retrait des observateurs de l'OSCE si la situation devenait trop dangereuse.

Kiev et Moscou sont par ailleurs engagés dans une guerre de gaz qui inquiète les Européens, dépendants de la Russie pour un quart de leurs approvisionnements, dont près de la moitié transite par l'Ukraine.

Moscou a menacé de couper début juin le gaz à l'Ukraine si Kiev, exsangue financièrement et qui a accumulé des impayés vis-à-vis de Gazprom de plus de trois milliards de dollars (2,2 milliards d'euros), ne réglait pas les livraisons de juin à l'avance (1,66 milliard de dollars soit 1,2 milliard d'euros).

Selon le plan européen, les deux capitales ont jusqu'à mercredi soir pour accepter les termes d'un compromis qui verrait l'Ukraine payer dans un premier temps deux milliards de dollars au russe Gazprom.

S'il est validé des deux côtés et effectué à temps, les négociations reprendront vendredi sur le prix du gaz applicable aux livraisons futures.

L'Ukraine a indiqué mardi que le plan proposé par l'Union européenne ne lui convenait pas, réclamant des assurances sur une baisse des prix avant tout remboursement de sa dette.

bur-neo/lpt/abk

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