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Avec 3,4 % de part de marché, le cinéma québécois s'enfonce dans la crise

Le cinéma québécois s'enfonce dans la crise
Courtoisie

Pendant qu’on célèbre notre cinéma à travers le monde, les Québécois continuent de bouder leurs films en salles. Depuis janvier, les chiffres sont implacables. Avec seulement 3,4 % de part de marché, l’année s’annonce même l’une des plus catastrophiques... à moins d’un autre Louis Cyr pour sauver les meubles.

Denis Villeneuve à Hollywood, Jean-Marc Vallée aux Oscars, Denis Côté à la Berlinale et Xavier Dolan à Cannes, rien à faire, le cinéma québécois n’attire pas les foules. «Les Québécois ne sont plus au rendez-vous. On ne peut plus se cacher, notre cinéma est vraiment en crise», lance en entrevue téléphonique Pascale Dubé, directrice chez Cinéac, l’organisme qui se charge de compiler le box-office des cinémas sur le territoire.

Selon Mme Dubé, la crise a débuté à partir de 2012 et devient maintenant chronique, la part de marché continuant toujours de diminuer. «Cela fait trois ans que les chiffres sont à la baisse et c’est très inquiétant. En 2012 et 2013, nous étions déjà en dessous du 4 % pour le début d’année. On verra ce qu’il adviendra des prochains mois, mais c’est certain que cela va devoir prendre un gros succès pour améliorer la situation», dit-elle.

D’ailleurs, plusieurs titres à l’affiche sont attendus pour les semaines à venir comme La Petite Reine d’Alexis Durand-Brault, 1987 de Ricardo Trogi et Le vrai du faux d’Émile Gaudreault. «Peut-être que ces films à vocation plus populaire vont être capables d’aller chercher un plus grand public », affirme Mme Dubé.

Toutefois, la directrice ne croit pas que le cinéma québécois retrouvera à court terme les chiffres de 2005 où la part de marché avait culminé à 18,2 %, du jamais vu. «C’était une année exceptionnelle. Aujourd’hui, les habitudes de consommation ont radicalement changé. Le public a migré sur d’autres plateformes au détriment des salles de cinéma.»

Le Québec avait pourtant l’habitude de tirer son épingle du jeu grâce à sa spécificité et son star-système. Mais la directrice constate que le comportement du consommateur québécois s’est sensiblement rapproché de celui de l’Amérique du Nord. «L’écart s’est rétréci au profit des Américains qui dominent dorénavant le box-office plus que jamais avec plus de 90 % de part de marché», dit-elle.

L’an passé, le succès de Louis Cyr (plus de 4 millions $ au box-office) a permis à notre cinéma de hausser ses résultats. Les parts de marché sont passées de 4,8 % en 2012 à 5,6 % en 2013.

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