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Ce que la science nous a appris sur la relation entre la mère et sa fille ou son fils

7 choses que révèle la science sur la relation avec votre mère
Thanasis Zovoilis via Getty Images

Elle a changé vos couches, vous a appris à manger avec une fourchette et un couteau, vous a expliqué comment on faisait des bébés et vous a tenu la main les jours de rentrée des classes. Jusqu'à ce jour fatidique. Celui où vous lui avez demandé de ne pas vous accompagner jusqu'au portail de l'école, celui où vous avez voulu choisir vos vêtements, celui enfin où vous avez quitté le cocon pour vivre votre vie.

Équilibrée, conflictuelle, fusionnelle, désastreuse, comment qualifieriez-vous la relation que vous entretenez avec votre mère? La psychologie et la médecine se sont beaucoup intéressés à ce sujet. Leur influence, notre ressemblance, leur plus grande peur, voici certaines choses que vous ignorez peut-être sur la personne que vous pensez connaître sur le bout des doigts.

Personne n'a la même relation avec sa mère

Qu'elles soient amicales ou conflictuelles, les relations entre une mère et sa fille peuvent évoluer tout au long de la vie. Le site Global Post en a listé quelque-unes, à partir d'études scientifiques.

  • Meilleures amies: c'est une relation caractérisée par une compréhension mutuelle, une certaine proximité, un peu comme des sœurs. Mais à cause de cette forme d'amitié, les mères auraient souvent un problème de discipline.
  • En compétition: selon un article de Psychology Today, dans les relations dans lesquelles la compétition et l'envie sont très présentes, les mamans ne jouent pas vraiment un rôle de parent, mais plutôt de semblable.
  • Autorité/soumission: une étude publiée dans la revue Parenting: Science and Practice montre que les mères autoritaires tendent à répondre fortement lorsqu'elles sont embarrassées par les comportements de leurs enfants, sont plus en colère et moins empathiques que les mères moins autoritaires. Résultat, les filles se soumettraient plus aux décisions de leur maman, afin d'éviter ces réactions négatives.
  • Rôles inversés: dans ce cas, ce sont les filles qui jouent le rôle du parent, en prenant soin de leur mère qui elle, cherche en sa fille un soutien, selon une étude de 2008 publiée dans la revue "Attachment and Human Development". Une autre étude publiée dans la même revue indiquait que ce genre de relation était plus fréquent lorsque le même schéma s'était produit entre la mère et la grand-mère.
  • Liens réciproques: mère et fille apprécient dans cette relation une forme d'amitié, tout en respectant la différence générationnelle. Il s'agit plutôt d'un soutien mutuel, qui aura dans la vie des deux femmes de nombreux avantages. La fille est susceptible d'être moins anxieuse quant au vieillissement de sa mère, alors que celles qui se sentent moins liées auront tendance à fournir un soutien émotionnel moindre.

La relation mère-fils dans les premières années est capitale

Une étude de l'Université de Reading au Royaume-Uni a montré que les enfants qui n'avaient pas reçu assez d'attention dans leurs premières années de la part de leur mère, en particulier les garçons, auraient plus de chances que les autres d'avoir des problèmes de comportement dans le futur. Le psychiatre en charge de cette étude qui a été publiée en 2010 a étudié les résultats de plus de 69 études pour parvenir à ces conclusions.

Jusqu'à présent, les spécialistes avaient eu du mal à comprendre le lien qui existait entre l'amour reçu et le développement de l'enfant. Ainsi les garçons qui n'auraient pas reçu assez d'attention au début de leur vie présenterait plus fréquemment des problèmes de comportement, comme de l'agressivité ou de l'irritabilité.

Pourquoi certaines mères sont jalouses de leur fille

Dans une relation saine, une mère est fière de ses enfants. Mais dans certains cas, une maman narcissique peut voir en leur fille une menace. C'est ce qu'explique dans Psychology Today Karyl McBride, auteure du livre Will I Ever Be Good Enough? Healing the Daughters of Narcissistic Mothers (Serai-je un jour à la hauteur? Guérir les filles de mères narcissiques. Elle donne plusieurs raisons à cela: "son look, sa jeunesse, ses possessions matérielles, sa réussite, son éducation, et même sa relation avec le père". Pour elle, le message compris par la fille est alors le suivant: "Réussis pour que maman soit fière, mais pas trop, sinon tu vas l'éclipser".

Cette situation n'est évidemment pas enviable pour l'enfant, qui se sent dédaigné, critiqué, pas à la hauteur. Pourquoi en effet une mère serait-elle jalouse de sa fille? Elle a l'impression de mal faire les choses. Du côté de la maman, Karyl McBride explique qu'il se crée un sentiment d'impuissance et de doute.

Dans un autre genre, une étude publiée dans la revue Journal of Consumer Behaviour montre que certaines mères imitent volontairement le style vestimentaire de leur fille. Si la maman se sent jeune et pense que sa fille a un super style, elle avait 25% de chance, en moyenne, de la copier.

Le plus dur pour une mère? Le mariage de son fils

Selon une étude de 2013, les mères s'inquiètent plus quand leur fils se marie que lorsque c'est au tour de leur fille de convoler en justes noces. Sylvia L. Mikucki-Enyart de l'Université du Wisconsin qui a dirigé cette étude a interrogé 89 belles-mères. Quand leurs fils se sont mariés, toutes ont expliqué avoir ressenti la peur d'être séparé et de le voir changer, comme le rapporte le Wall Street Journal.

La psychologue en charge de l'étude a aussi interrogé 133 belles-filles pour comprendre les inquiétudes qu'elles pouvaient éprouver à l'égard de leur belle-mère. Les principales angoisses concernaient la place de la mère de leur mari dans leur nouvelle vie, son indépendance financière, l'inquiétude aussi de l'imaginer les critiquant en leur absence.

Une fille a les mêmes rides que sa mère

Des chercheurs ont prouvé qu'une mère et sa fille vont vieillir de la même manière. Si vous détestez les rides de votre maman, il va donc falloir vous y faire...

En scannant les visages de plusieurs couples mère/fille, ils ont constaté que la peau, notamment autour des yeux, était semblable au niveau de la perte d'élasticité. Cette similarité était plus apparente lorsque la fille était dans une trentaine avancée. Matthew Camp et ses collègues ont examiné des mères et leurs filles se ressemblant, âgées de 15 à 90 ans, grâce à des modélisations en 3D. Au niveau des yeux, ils ont trouvé que les rides et l'affaissement de la peau se faisaient de la même manière.

Comment l'amour de votre mère peut changer votre cerveau

L'amour de votre mère influence directement la taille de votre hippocampe (le siège de la mémoire dans votre cerveau) selon une étude publiée en 2014. Les chercheurs de l'école de médecine de Washington ont mené des tests sur des enfants présentant des symptômes de dépression et des enfants sans problème connu. Accompagné de leur mère, chaque enfant a dû rester dans une salle avec un cadeau dans un coin pendant 5 minutes sans y toucher. Dans une salle attenante des psychologues ont étudié le comportement des mères et des enfants.

Quatre ans plus tard, les chercheurs ont fait passer des IRM aux 92 enfants. Les enfants dont les mères ont le plus essayé de comprendre la frustration de leur enfant, de les consoler, en bref, celles qui se sont montrées les plus affectueuses avaient un hippocampe 9,2% plus grand que celui des autres enfants. Si les premières conclusions de cette étude ont été publiées, le travail des chercheurs n'est pas terminé. Le développement des 92 enfants est encore étudié.

On a peur de ressembler à sa mère car on veut être unique

(Ne faites pas les malins les papas, c'est aussi valable pour vous.)

Pierre-Henri Tavoillot, philosophe spécialisé dans les âges de la vie, décrit dans le magazine Neon de mai 2014, plusieurs phases de relation avec les parents:

  • L'enfance: l'admiration totale des enfants envers leurs parents
  • L'adolescence : la phase de rejet, "nous avons envie d'écrire notre propre histoire en balançant celle des vieux", explique-t-il à Neon
  • Les jeunes adultes: la période où "il s'agit de combiner l'histoire de nos parents et la nôtre"

De combiner car bien souvent, on se rend compte, après certaines remarques plus ou moins agréables, que sur quelques points, on ressemble un peu (trop) à ses parents. Et cela ne nous fait pas plaisir. Pourquoi? "Constater la ressemblance, c'est aussi faire le deuil de notre singularité", explique Neon.

"L'idéologie moderne, c'est de dire à chaque génération de faire table rase du passé et de tout recommencer à zéro. Chez les traditionalistes, au contraire, on n'innove pas, les ancêtres sont les héros. Ces deux idéologies sont fausses. Quand on a une vingtaine d'années, on est obligé à tout moment de concilier le passé, les racines et la perspective de l'avenir pour se déterminer soi-même", détaille le philosophe. Entre les tics et habitudes dont on n'arrive pas à se débarrasser et leurs gènes, d'un côté, et la personnalité et le mode de vie que l'on souhaite, de l'autre, la construction de soi est un long processus qui passe par des périodes d'imitation et d'autres de rejet.

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