Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Crimes sexuels : un comité de l'ONU conclut que le Vatican doit prendre la responsabilité

Crimes sexuels : l'ONU conclut que le Vatican doit prendre la responsabilité
Image Source via Getty Images

GENÈVE - Le Vatican exerce un contrôle sur ses évêques et prêtres et doit s'assurer qu'ils se conforment au traité anti-torture de l'ONU, conclut un comité onusien, selon un rapport qui pourrait donner des arguments judiciaires aux victimes d'agressions sexuelles par des religieux.

Le Comité de l'ONU contre la torture a conclu que les autorités du Vatican n'ont pas rapporté adéquatement les accusations d'agressions sexuelles, ont déplacé des prêtres plutôt que de les sanctionner, et n'ont pas versé de compensations convenables aux victimes.

Le comité n'a pas dit clairement que le Saint-Siège avait violé les termes de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, qu'il a ratifiée en 2002, mais les membres affirment que c'était implicite.

Lorsque le comité, dont le mandat est de surveiller les signataires de la convention, se penche sur un problème et émet des recommandations, il croit que l'État en question ne rencontre pas certaines de ses exigences, a affirmé la vice-présidente du comité, Felice Gaer, avant d'ajouter que ce que les membres voulaient dire était «absolument clair».

Le Vatican a toutefois rejeté les conclusions du groupe, affirmant qu'elles étaient «fondamentalement erronées» et niant avoir exercé un contrôle direct sur ses prêtres partout dans le monde.

Le dépôt de ce rapport pourrait immédiatement fournir des munitions aux victimes demandant au Vatican d'assumer une plus grande responsabilité judiciaire pour les agressions sexuelles commises par des prêtres. L'institution catholique a cherché à se distancer de la conduite des prêtres pédophiles et des évêques qui les supervisent. Elle argumente que l'Église n'est pas une organisation hiérarchique centralisée tel que souvent décrite par les avocats des victimes.

Plus tôt ce mois-ci, le Vatican a dit au comité avoir défroqué 848 prêtres et imposé des punitions à 2572 autres depuis 2004. Les chiffres pourraient être plus élevés, puisque les diocèses ont également pris en main certaines situations.

Le Saint-Siège soutient qu'il ne devrait être responsable de l'application de la Convention qu'à l'intérieur de la Cité du Vatican. Le comité tire une conclusion cruciale en rejetant cet argument. Il affirme au contraire que le Vatican, comme tous les signataires du traité, doit s'assurer que ses représentants partout dans le monde s'y plient.

Dans sa réaction, vendredi, le Vatican a accusé le comité d'avoir bâclé sa réflexion et d'avoir, à tort, «donné l'impression que tous les prêtres autour du monde étaient, indirectement, liés judiciairement au Vatican».

Il a aussi soutenu que, tout comme pour la Convention, il n'avait même pas ce niveau de contrôle dans ses propres lois.

Il s'agissait de la deuxième fois cette année que le Vatican était appelé à se présenter devant un comité de l'ONU à Genève et à répondre à des questions sur sa gestion des dossiers d'agressions sexuelles.

INOLTRE SU HUFFPOST

Le Vatican en photos

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.