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Le pop art oriental de Ghita Benlamlih: Pharrell en Djellaba et Beyoncé en femme berbère (PHOTOS)

Beyoncé en femme berbère et Pharrell en Djellaba (PHOTOS)
Ghita Benlamlih

«L’art est un jeu d’enfant», aux dires de Max Ernst. Et à travers son art décalé et un brin exubérant, Ghita Benlamlih s’amuse beaucoup, ajoutant sa touche orientale au style Pop Art.

Étudiante en architecture à Paris, cette jeune marocaine de 24 ans partage ses œuvres sur Facebook depuis 2013, encouragée par ses amis et l’engouement qui s’en est suivi.

Ghita Benlamlih

Photo: Merji

«On peut qualifier mon travail de Pop Art car celui-ci présente des éléments de la vie quotidienne, des icônes et des symboles populaires. Il en reprend aussi les codes esthétiques et les codes de couleurs exacerbées. Et oriental, car il comporte des attributs du monde arabe», explique Ghita au HuffPost.

Ses lignes conductrices: l’humour et l’amour pour son pays, le Maroc. À travers ses collages, elle laisse libre court à son imagination et à sa créativité pour jouer sur l’inattendu.

«En mixant deux disciplines artistiques comme la photographie et la peinture, il se produit quelque chose que tous les artistes cherchent quelque part: l'originalité.»

Sous le nom «GB Art & Photography», Ghita Benlamlih fusionne donc le traditionnel et le moderne, l’Orient et l’Occident, le chic et le kitsch…

Le résultat? Oum Kalthoum en baskets, Beyoncé en femme berbère, Pharrell Williams en Djellaba, ou encore Nelson Mandela portant la Chachiya! (Voir le diaporama à la fin de l'article)

Oum Kalthoum Rocks!

Photo: Ghita Benlamlih/GB Art & Photography

Berbère Beyoncé

Photo: Ghita Benlamlih/GB Art & Photography

Hommage à Mandela

Photo: Ghita Benlamlih/GB Art & Photography

«Aujourd'hui, avec les médias, internet, Facebook, Instagram… ces personnalités sont surexposées mais toujours sous le même angle, nous fait remarquer Ghita. Alors pourquoi ne pas les présenter sous un jour différent, en bouleversant leurs identités et la perception que l'on a d'eux? Dans le cas d'une icône comme Oum Kalthoum, le collage la «dépoussière» un peu pour la génération Y et en modifie la perception pour les aînés. Pour toutes ces personnalités, cela les désacralise un peu, les rend plus humaines et accessibles. Après tout, ce sont des gens comme vous et moi (bon ok, Beyoncé n'est ni vous ni moi!).»

Ces travaux, c’est donc aussi une façon pour elle de démocratiser un peu plus l’art en général, d’appeler à un «Printemps culturel» pour «rendre l’art accessible à tous, oser, afin de donner une autre image de notre civilisation dont les gens pourront à nouveau être fiers».

«Je pense que pendant très longtemps la société arabe dans son ensemble a longtemps dénigré son patrimoine culturel et artistique, en déclin depuis plusieurs siècles. Les artistes marocains et arabes confirmés n'atteignaient qu'une certaine élite initiée à l'art. Avec tous les chamboulements que connaissent les peuples du Maghreb et du Moyen-Orient aujourd'hui, beaucoup de jeunes artistes commencent à faire entendre leur voix.»

Et la façon qu’a choisie Ghita pour le faire, c’est, explique-t-elle, de réinterpréter les codes de la culture marocaine, arabe et berbère avec une touche ludique, pour toucher un public plus large.

L'Hajj Hitchcock

Photo: Ghita Benlamlih/GB Art & Photography

Si la jeune femme s’est contentée jusque-là de la Toile pour partager sa passion, elle nous confie avoir des projets d’expositions à Rabat, Casablanca et Marrakech, puis «pourquoi pas à Paris, si l’occasion se présente».

Et comme tout artiste qui se respecte, Ghita affirme rester ouverte à la critique: «Ça ne peut pas plaire à tout le monde, cela peut déranger aussi peut-être. Mais pourquoi pas? Après tout, l'art c'est aussi provoquer des réactions tout court, qu'elles soient positives ou négatives».

Pour l’instant en tout cas, les retours sont unanimes: Un petit «choc des cultures» artistique et une bonne dose d’humour qui font sourire et «égayent le quotidien en ces jours quelque peu moroses»!

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