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X-Men : des mutations génétiques pourraient-elles un jour transformer la fiction en réalité?

Dans la vraie vie, pourrait-on un jour devenir des X-Men?

Une mutation génétique et nous voilà avec des ailes sur le dos, capable de lire les pensées des autres ou encore de contrôler métaux et champs magnétiques. Cela paraît simple et peut-être même possible. Après tout, la recherche sur l'ADN n'en est encore qu'à ses débuts. Dix ans à peine nous séparent du séquençage complet du génome humain.

Alors que le cinquième volet de la saga X-Men sort ce mercredi 21 mai sur nos écrans, Le HuffPost a cherché à savoir si dans un futur plus ou moins lointain nous pouvions espérer avoir des super pouvoirs de ce type.

La réponse n'est pas si simple.

"Le mécanisme de la mutation tel qu'il est décrit dans le comics est réaliste, concède Denis Dupuy, chargé de recherche en génétique à l'Institut Européen de Biologie et de Chimie qui a découvert la génétique à 10 ans en lisant X-Men. Mais c'est la nature des mutations qui laisse ce fan de X-Men plus dubitatif. "En général, une mutation génétique se fait rarement au bénéfice de l'individu. Concrètement, une mutation va plutôt engendrer une maladie que vous rendre capable de contrôler des tornades."

Pourquoi? "Quand un code génétique fonctionne bien, un changement, une mutation ne va pas forcément le faire mieux marcher. Il y a même plus de chances pour que ce code fonctionne moins bien", explique Denis Dupuy. Il faut des millions d'années pour que le bénéfice d'une modification génétique soit démontré.

C'est le cas par exemple des yeux. "Au départ une mutation génétique a permis à des cellules de capter la lumière, les organismes se sont alors mieux adaptés à leur milieu ce qui a favorisé d'autres mutations génétiques. Avantagés par rapport aux autres organismes, ils se sont plus reproduits", raconte le chercheur. Attention, ce mécanisme ainsi résumé a pris... des millions d'années.

Des ailes dans le dos, ce n'est pas pour demain

Ainsi donc, une mutation isolée ne peut pas provoquer à elle seule la création d'un organe. Pour les ailes dans le dos du mutant Angel par exemple, il faudrait d'une part de nombreuses mutations génétiques, "la formation d'une aile c'est la combinaison de changements sur plusieurs milliers de programmes génétiques." D'autre part, il faudrait aussi donc des milliers de mutations différentes pour passer d'un bras à une aile."

Mais il sera certainement possible de faire pousser des ailes dans un futur lointain... artificiellement. "Théoriquement tout est possible, confirme Denis Dupuy. Mais, nous sommes encore loin de comprendre les programmes génétiques, c'est justement tout l'objet de mon travail comme celui de centaines de chercheurs dans le monde. Nous cherchons par exemple à reprogrammer des cellules souches pour qu'elles puissent remplacer un organe malade." Et les ailes dans le dos? "Peut-être dans 500 ans. Mais il est compliqué de demander à une cellule humaine de créer des ailes alors qu'elle ne sait pas en faire."

Quant aux pouvoirs télépathiques du Professeur Xavier, aux éclairs optiques de Cyclope ou au contrôle des métaux du méchant Magneto, là le temps ne pourra rien. "Ce sont des pouvoirs qui remettent en question les lois de la biologie, de la thermodynamique et de la physique. Aucune mutation génétique ne peut arriver à un tel résultat", prévient Denis Dupuy.

Wolverine et Fauve, les X-Men les plus réalistes

Déçus? Tous les mutants n'ont pas de pouvoirs aussi éloignés de la réalité. "Wolverine et Fauve sont les mutants les plus crédibles, affirme le chercheur en génétique. On peut les considérer comme des surhommes." Attendez un peu avant de crier victoire, selon Denis Dupuy, si la génétique parvient à ce genre de résultat, tout ne se passera pas comme pour le vrai Wolwerine: "On ne verra jamais de la peau repousser à vue d'œil par exemple".

Certaines mutations génétiques "naturelles" offrent déjà dans une moindre mesure ce genre de résultats. Notre organisme produit naturellement de l'EPO. Grâce à une petite mutation génétique, on peut produire naturellement plus d'EPO. Qui dit plus d'EPO, dit plus de globules rouges et donc de meilleures performances sportives. Certes, ce n'est pas des ailes, mais c'est un début.

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