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Inondations: les Balkans toujours en alerte, risque d'épidémie

Inondations: les Balkans toujours en alerte, risque d'épidémie

Les Balkans étaient toujours en alerte mardi face à des rivières en crue et se préparaient à affronter un risque d'épidémie après une semaine d'inondations qui ont touché plus d'1,6 million de personnes et fait une cinquantaine de morts.

"Il faut tout de suite lancer les travaux de déblayage pour éviter les épidémies, nous aurons à gérer des tonnes et des tonnes de cadavres d'animaux", a averti mardi le Premier ministre serbe, Aleksandar Vucic.

Le ministre serbe de la Santé a pour sa part appelé à "agir promptement pour éviter une catastrophe encore plus grave, celle de maladies infectieuses".

En Bosnie, où un quart des 3,8 millions d'habitants sont concernés par les inondations, étant notamment privés d'eau potable, plus de 100.000 d'entre eux ont été évacués, le pire exode dans ce pays depuis la guerre intercommunautaire de 1992-1995.

Plus de 30.000 sinistrés ont été évacués à ce jour des régions inondées en Serbie et quelque 15.000 en Croatie.

A Zenica, dans le centre de la Bosnie, un responsable sanitaire a fait état de "cas d'entérocolite qui pourraient être le signal d'une épidémie" et a exhorté la population à consommer uniquement de l'eau minérale.

Les conditions climatiques plus clémentes depuis le début de la semaine - le soleil brille et les températures atteignent au moins 22 degrés - ont permis aux autorités de commencer des travaux de nettoyage et de désinfection des régions touchées.

La décomposition des cadavres d'animaux sera accélérée par une montée des températures, avertissent les experts.

La Bosnie a demandé à la communauté internationale de lui fournir des unités d'incinération mobiles qui lui font cruellement défaut.

Sur le front des inondations, la Save représente désormais la principale menace depuis la Croatie voisine jusqu'à Belgrade où elle se jette dans le Danube.

"On s'attend à des pics mercredi, puis encore vendredi. Si cela passe, on peut affirmer qu'on a protégé Belgrade", a déclaré le maire de la capitale serbe, Sinisa Mali.

Les services d'hydrologie ont indiqué que les eaux du Danube allaient elles aussi monter dans les prochains jours sans toutefois menacer de passer par dessus les digues.

"Si mon grand-père a pu défendre son pays les armes à la main, je pense que je peux, à mon tour, contribuer à le défendre avec un sac de sable à la main", a déclaré le jeune volontaire, Milenko Pajic, en déposant un sac de sable sur une digue à Belgrade.

Douze kilomètres de digues ont été surélevés avec des sacs de sable par des milliers de volontaires afin d'empêcher que la capitale serbe ne soit envahie par les eaux.

La situation était critique à Sabac et Sremska Mitrovica.

Des cohortes de volontaires luttaient aussi dans le Nord-Est de la Bosnie pour renforcer les digues le long de la Save, notamment dans la région de Bijeljina, tandis que la ville d'Orasje était cernée par les eaux.

A Obrenovac, l'une des villes serbes les plus touchées, les secouristes ont réussi à contenir les eaux autour de la centrale thermique Nikola Testa qui produit 50% de l'électricité du pays, de même qu'autour de la centrale de Kostolac (20% de la consommation nationale).

Après une semaine d'inondations, plus de 80.000 hectares de terre agricoles étaient sous les eaux en Serbie.

"De par l'étendue de la catastrophe et des dégâts matériels, notre pays a été frappé dix fois plus que tous les autres pays de la région", a affirmé M. Vucic.

Le chef du gouvernement a estimé que les dégâts allaient représenter au moins 0,64% du PIB, permettant ainsi à la Serbie, en tant que candidate à l'Union européenne, de solliciter auprès de Bruxelles des aides pouvant atteindre jusqu'à un milliard d'euros par an.

"Certains parlent d'environ un milliard d'euros" de pertes, a dit M. Vucic dont le pays aura tout à reconstruire dans les régions dévastées.

L'aide humanitaire internationale continuait d'affluer vers les deux pays, où environ 400 secouristes de pays membres de l'UE épaulaient leurs collègues locaux.

A Belgrade mardi soir, la commissaire européenne en charge de l'humanitaire, Kristalina Georgieva, a assuré que l'UE avait tout mis en oeuvre pour "débloquer des fonds pour répondre aux besoins hummanitaires immédiats" de la Serbie.

burx-cn/mf

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