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Commission Charbonneau: l'Agence des PPP engluée dans le dossier du CUSM

CEIC: l'Agence des PPP engluée dans le dossier du CUSM
CEIC

EN DIRECT - L'ex-représentant des autorités publiques dans le dossier du contrat du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), Gabriel Soudry, poursuit mercredi son témoignage devant la commission Charbonneau.

Un texte de François Messier

Ce spécialiste des contrats en partenariat public-privé (PPP) est interrogé sur les différentes péripéties qui ont mené à l'octroi du contrat au consortium SNC-GISM, malgré les nombreuses irrégularités qui ont marqué le processus et qui ont été décrites la semaine dernière par des enquêteurs de la commission.

Des hauts dirigeants du CUSM sont accusés d'avoir empoché 22,5 millions de dollars en pots-de-vin versés par SNC-Lavalin dans cette affaire, ce qui pourrait constituer « la plus grande fraude de corruption de l'histoire du Canada », selon l'enquêteur Jean-Frédérick Gagnon.

Gabriel Soudry jouait un rôle-clé au sein de l'Agence des PPP, qui avait été mandatée par le Conseil du Trésor pour piloter le processus d'octroi de ce contrat de plus d'un milliard de dollars. Les CHU agissaient pour leur part comme maîtres d'œuvre.

À titre de représentant des autorités publiques dans le dossier du CUSM - ainsi que du CHUM et de son centre de recherche - M. Soudry était la seule personne que pouvaient contacter les représentants des consortiums qui s'étaient qualifiés pour présenter une soumission, soit SNC-GISM et OHL-PCUSM.

Il a cependant précisé, d'entrée de jeu, n'avoir agi comme représentant pour le CUSM qu'entre août 2009 et février 2010, considérant qu'il avait trop de tâches.

Ses instructions étaient dûment consignées dans le cahier de directives aux soumissionnaires.

Nommé à ce poste en août 2009, alors que le dossier était déjà sur les rails, M. Soudry a pris la relève de Pierre Lortie. Appelé à témoigner avant M. Soudry, l'ex-PDG de l'agence, Normand Bergeron, a confirmé qu'il avait remercié ce dernier de ses services.

M. Bergeron avait expliqué que Pierre Lortie facturait 14 heures par jour, 5 jours par semaine, pour ses services de consultant, ce qui coûtait beaucoup trop cher à l'agence.

M. Soudry dit cependant avoir convaincu Normand Bergeron de retenir les services de M. Lortie comme consultant jusqu'à la fin du mois de septembre, question d'assurer le suivi dans le dossier.

M. Lortie sera ensuite embauché comme consultant par le CUSM, une situation qui a quelque peu surpris M. Soudry,mais sans plus : « Ça me paraissait sensible, pas plus que ça ».

Le représentant des autorités publiques au sein de l'Agence des PPP a dit qu'il avait revu le dossier d'affaires constitué dans ce dossier, et qu'il avait rapidement constaté qu'il y avait un problème « d'arrimage entre la portée, l'échéancier et les coûts » du projet.

Au terme de ce processus de révision, terminé en novembre 2009, le gouvernement avait accepté de faire passer le coût du projet à plus de 1,3 milliard, alors qu'il avait été fixé au départ à 1,1 milliard. Un autre scénario prévoyant de faire grimper les coûts à 1,5 milliard la firme PricewaterhouseCoopers avait été rejeté à ce moment.

M. Soudry a expliqué que les premières soumissions reçues de la part de SNC-GISM et OHL-PCUSM tournaient toutes deux aux alentours de 1,8 milliard. Considérant le budget du gouvernement, il était clair dès lors que des dérogations devraient être adoptées pour faire baisser le coût du projet.

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Tony Accurso

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