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Ukraine : l'Otan doute du retrait des troupes russes aux frontières

Ukraine : l'Otan doute du retrait des troupes russes aux frontières

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a exprimé lundi ses doutes sur la volonté de la Russie de retirer ses troupes de la frontière ukrainienne, en l'absence de "preuves" sur le terrain.

"Malheureusement, je dois dire que nous n'avons vu aucune preuve que la Russie avait commencé à retirer" ses troupes, a déclaré M. Rasmussen à Bruxelles.

Quelques heures plus tôt, le président russe Vladimir Poutine avait ordonné le retour dans leurs casernes des milliers de soldats déployés, officiellement pour des exercices.

"C'est la troisième déclaration de Poutine" annonçant une telle décision "mais nous n'avons toujours pas vu de retrait", a souligné M. Rasmussen. "Je le regrette car ce serait le signe d'une désescalade et si un jour nous voyons les signes d'un retrait, je serai le premier à m'en réjouir", a-t-il expliqué.

M. Rasmussen a de nouveau exhorté Moscou à adopter "une attitude plus constructive", en dialoguant avec Kiev, car "il n'y a pas de solution militaire à la crise".

Pour cela, la Russie doit d'abord "démontrer sa réelle volonté" de respecter le déroulement du scrutin présidentiel du 25 mai, qui est "l'élection qui compte", selon le secrétaire général de l'alliance.

Il a par ailleurs indiqué que l'Otan restait disposée à dialoguer avec la Russie, même si elle a suspendu sa "coopération pratique" après le rattachement de la Crimée en mars. "Nous avons suggéré l'organisation d'un nouveau Conseil Otan-Russie la semaine prochaine. Mais nous n'avons pas eu de réponse des Russes", selon lui.

M. Rasmussen a réfuté l'idée selon laquelle l'Otan exagérait la menace liée à la crise ukrainienne. "Absolument pas. Ce qui se passe en Ukraine est scandaleux" et "il est clair que les actions militaires illégales des Russes ont créé une toute nouvelle situation sécuritaire en Europe", à laquelle "les Alliés doivent s'adapter", a-t-il estimé.

"Au cours des cinq dernières années, la Russie a augmenté ses dépenses de défense de 10% par an", alors que les pays européens ont réduit les leurs "de manière draconienne, parfois jusqu'à 40%", a-t-il indiqué, précisant que ce dossier serait à l'ordre du jour du sommet de l'Otan prévu pour septembre en Grande-Bretagne.

M. Rasmussen a refusé de commenter des informations de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel selon lesquelles l'Otan aurait du mal à défendre avec "des moyens conventionnels" les pays baltes en cas d'agression russe. "Soyez assurés que nous avons tous les plans prêts afin de garantir la protection de tous les Alliés", a-t-il dit.

Le patron de l'Otan s'est rendu ces derniers jours dans plusieurs pays d'Europe de l'Est, où l'Alliance a renforcé sa présence militaire en déployant des avions et des navires supplémentaires.

jri/siu/bds

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