Le 5e round de discussions entre les Etats-Unis et l'Union européenne sur un accord de libre-échange a débuté lundi près de Washington à quelques jours des élections européennes, a-t-on appris de source proche du dossier.
Les négociateurs en chef des deux blocs se retrouvent jusqu'à vendredi à Arlington (Virginie, est) afin de tenter de faire avancer des discussions qui suscitent une vague croissante d'hostilité en Europe.
Les deux principaux candidats à la présidence de la Commission européenne, Martin Schulz et Jean-Claude Juncker, ont ainsi critiqué la poursuite des discussions alors que le scrutin européen se tient dimanche.
Le traité, qui donnerait naissance à la plus grande zone de libre-échange au monde en abolissant barrières douanières et réglementaires, est par ailleurs dans le collimateur de plusieurs organisations qui dénoncent son manque de transparence et ses risques en matière sociale et sanitaire.
Comme c'est le cas depuis le lancement des négociations en juillet 2013, les thèmes de discussion de ce nouveau round n'ont pas été rendus publics.
Sous couvert de l'anonymat, un responsable européen a toutefois confié que les "difficiles décisions politiques" ne seront pas prises à ce stade.
Les sujets de friction portent notamment sur les services financiers que les Européens veulent intégrer au Traité, au grand dam des Américains. "Nous continuons d'avoir une différence fondamentale" sur ce point, a estimé la source européenne.
Autre zone de contentieux, les Américains réclament la mise en place d'un mécanisme de protection des multinationales qui pourrait leur permettre d'attaquer en justice les Etats si elles s'estiment lésées par des politiques publiques.
Face au tollé provoqué par cette disposition, la Commission européenne a mis ce sujet entre parenthèses et a lancé une consultation publique dont les résultats sont attendus en juillet.
Côté américain, l'opposition vient également du Congrès qui s'oppose à une "procédure accélérée": celle-ci obligerait les élus à approuver le traité en bloc sans pouvoir en discuter le contenu.
Début mai, la secrétaire d'Etat française au Commerce extérieur, Fleur Pellerin a tenté de minimiser les craintes suscitées par ces négociations en assurant qu'elles étaient souvent présentées "de manière inutilement anxiogène".
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