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Les Balkans sous les eaux, les dégâts en Bosnie rappellent la guerre

Les Balkans sous les eaux, les dégâts en Bosnie rappellent la guerre

La Bosnie a annoncé que plus d'un quart de sa population était "affectée" par les pires intempéries depuis un siècle alors qu'en Serbie voisine, des milliers de volontaires renforçaient les digues à Belgrade le long de la rivière Sava qui devait atteindre de nouveaux pics lundi.

"Un quart de la population est affectée par les inondations et un million de personnes n'a pas d'eau (potable). Les dégâts sont énormes", a déclaré le ministre bosnien des Affaires étrangères, Zlatko Lagumdzija.

La Bosnie compte 3,8 millions d'habitants.

"La seule différence par rapport à la guerre est que moins de gens sont morts", a dit le ministre en faisant référence à la guerre intercommunautaire de 1992-95 qui a fait 100.000 morts et plus de deux millions de réfugiés et de déplacés.

Sur l'ensemble des personnes affectées, plus de 100.000 ont été évacuées, a indiqué un responsable de la protection civile bosnienne, Stanko Sliskovic.

En Serbie voisine, quelque 600.000 personnes sur les 7,2 millions d'habitants du pays sont "affectés" par les inondations, selon un communiqué du Programme alimentaire mondial des nations unies. le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM).

Plus de 25.000 sinistrés ont été évacués jusqu'à présent en Serbie.

Les autorités de deux pays où les inondations ont fait au moins 47 morts, ont mis en garde contre une "catastrophe épidémiologique" si ces zones n'étaient pas rapidement nettoyées et désinfectées car on annonce désormais des températures de 30 degrés.

A Belgrade, des milliers de volontaires renforçaient les digues le long de la rivière Sava qui devait atteindre de nouveaux pics.

Certains, pelles à la main, remplissaient des sacs de sable. D'autres les empilaient dans les endroits les plus vulnérables, le long des douze kilomètres du cours de la Sava dans la capitale, jusqu'à présent épargnée par les inondations qui ont fait au moins 47 morts en Serbie, Bosnie et Croatie.

Le maire de Belgrade, Sinisa Mali, a précisé que plus de 300.000 sacs de sable avaient été posés dans la capitale sur les bords de la Sava, un affluent du Danube.

"La situation est sous contrôle pour le moment", a-t-il dit.

Dans les villes de Sabac, Sremska Mitrovica et autour de la centrale thermique Nikola Tesla, les digues sur la Sava ont tenu.

Située près d'Obrenovac, une des villes serbes les plus touchées, cette centrale thermique produisant 50% de l'électricité du pays est cernée par les eaux. La défense de cette centrale est jugée cruciale pour la stabilité du système énergétique du pays.

Redoutant de nouvelles crues, les autorités ont ordonné l'évacuation complète d'Obrenovac.

Jusqu'à présent, au total près de 8.000 des 20.000 habitants de cette ville sinistrée ont été évacués.

"Je suis accablé, j'ai tout laissé derrière moi, les vaches, les porcs et les poulets", se lamente Veselin Rankovic qui a fui le village de Zabrezje près d'Obrenovac, heureux toutefois de n'avoir perdu aucun membre de sa famille.

"C'est l'Apocalypse, je ne sais pas comment décrire la situation autrement", a dit à l'AFP Nedeljko Brankovic, un ingénieur de Belgrade qui a réussi à pénétrer dans Krupanj (sud-ouest) pour évacuer ses parents vers Belgrade.

"Des maisons entières ont été littéralement emportées par les eaux", a ajouté cet homme qui est resté sur place prêter main forte aux secouristes.

En Bosnie, pays dont un tiers du territoire est sous les eaux, un nouveau danger est venu s'ajouter au calvaire des sinistrés.

En raison surtout des glissements de terrain, les autorités ont mis en garde contre de possibles déplacements de champs de mines antipersonnel datant de la guerre intercommunautaire (1992-95), dont le nombre est estimé à 120.000.

Samac, où la quasi-totalité des 26.000 habitants ont été évacués par bateaux pneumatiques et par hélicoptères, était toujours sous les eaux comme des dizaines de localités du nord-est de la Bosnie.

En revanche, à Maglaj et Doboj (nord de la Bosnie), villes qui avaient été entièrement inondées, l'eau a commencé à décroitre.

burx-cn/bir

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