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«Welcome to New York», le film qui cannibalise le Festival de Cannes

«Welcome to New York», le film qui cannibalise le Festival de Cannes
Courtoisie

Inutile de chercher le film-choc d'Abel Ferrara dans le programme du Festival de Cannes. Il n'a pas été sélectionné. Pourtant, sur la Croisette, on ne parle maintenant que de Welcome to New York. Le long métrage qui retourne sur l’affaire DSK fait le gros buzz jusqu’à faire de l’ombre à l’événement.

Le 14 mai 2011, le Festival de Cannes qui bat son plein n’est plus le centre de l’attention. À New York, à des milliers de kilomètres de la Côte d’Azur, Dominique Strauss-Kahn, alors candidat favori pour la course à la présidentielle française, se retrouve dans toutes les télévisions du monde, la mine abattue et les menottes aux poignets. En France et ailleurs, la nouvelle fait l’effet d’une bombe. Les festivaliers cannois sortent de leur bulle ne parlant que de l’affaire du Sofitel.

Le même scénario semble se reproduire encore aujourd’hui sur la Croisette. DSK par ci, DSK par là, tout le monde ou presque veut aller voir l’adaptation de Ferrara. Justement, hier, le réalisateur s’est permis de tacler le festival le plus suivi de la planète. Il n’a pas hésité à présenter son film dans un cinéma du centre-ville de Cannes. Sans tapis rouge ni monter des marches, le public et les journalistes se sont néanmoins rués à la projection oubliant la fadasse compétition officielle.

Car il faut bien le dire. Pour l’instant, cette fameuse compétition qui accumule les grands noms du cinéma n’a pas l’air de satisfaire les attentes. Le film d’ouverture à saveur monarchique Grace de Monaco d’Olivier Dahan a été copieusement sifflé au même titre que The Captive d’Atom Egoyan. Mr. Turner de Mike Leigh, Timbuktu d’Abderrahmane Sissako et Saint Laurent de Bertrand Bonello ont partagé les critiques.

Pas de sortie en salles

À la barbe et au nez du Festival et de ses programmateurs, Welcome to New York est donc devenu le film de toutes les attentions. Les circonstances sont exceptionnelles, surtout lorsqu’on apprend que la fiction a eu peine à voir le jour.

Longtemps resté secret, le projet qui était au stade de la rumeur en décembre 2011 subit ses premières fuites et elles font déjà jaser. On parle de Gérard Depardieu et d’Isabelle Adjani dans les rôles-titres. Cette dernière abandonnera sa participation en cours de route. Elle sera remplacée en catastrophe par l’actrice Jacqueline Bisset.

Malgré les pressions politiques, les boycottages en tout genre et les difficultés à trouver des partenaires financiers, le film a finalement réussi à voir le jour. Hormis la projection de samedi, Welcome to New York ne sera montré ni dans les salles de cinéma, ni dans les chaînes de télévision.

Ferrara et son distributeur Wild Bunch ont décidé de passer directement et uniquement par le web. D’ailleurs, les internautes français peuvent dès aujourd’hui le voir en VoD (vidéo à la demande), disponible sur les différentes plateformes.

Les premières critiques sortent au compte-goutte. À ce titre, celle du Monde va sûrement créer une autre polémique. L’AFP reprenait hier que le quotidien accuse le film de «donner dans le fantasme antisémite» dans sa description de l’épouse du héros. Et pendant ce temps, le Festival de Cannes continue…

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