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Inde : Modi sur les bords du Gange pour une prière chargée de symboles

Inde : Modi sur les bords du Gange pour une prière chargée de symboles

Le Premier ministre élu de l'Inde Narendra Modi a prié et accompli une série de rituels hindous samedi sur les bords du Gange, une visite hautement symbolique pour le leader nationaliste hindou après sa victoire écrasante aux législatives.

Cette cérémonie sur les rives du fleuve sacré symbolise les racines religieuses du dirigeant nationaliste hindou, dont la personnalité et le parcours divisent profondemment. Modi a pris soin pendant toute la campagne électorale de ne pas prononcer de discours d'exclusion envers les minorités religieuses.

Pour ses premiers mots après son élection, le nouvel homme fort de l'Inde s'est engagé vendredi à réaliser les rêves des 1,2 milliard d'Indiens, une façon d'apaiser les craintes des minorités religieuses.

Des émeutes sanglantes avaient éclaté en 2002 dans l'Etat du Gujarat, faisant plus de 1.000 morts essentiellement musulmans alors que Modi dirigeait l'exécutif de l'Etat depuis quelques mois.

A Bénarès, ville sacrée de l'hindouisme, Modi a assisté aux rituels hindous entouré des principaux dirigeants du Bharatiya Janata Party (BJP) et de milliers de ses sympathisants.

Alors que prêtres et spectateurs scandaient des chants de dévotion, le leader hindou a allumé une lampe à huile traditionnelle et s'est assis au centre d'une estrade fleurie en bord du Gange, le fleuve qui purifie selon la croyance hindoue.

"La mère Gange a décidé de mon destin. Je travaillerai sous sa direction", a dit Modi à la foule, remerciant ses électeurs de la circonscription de Bénarès qu'il a remportée avec une très large avance de 370.000 voix.

Auparavant, il avait été accueilli à New Delhi par des milliers de partisans enthousiastes venus célébrer le succès historique du BJP. Modi a obtenu le meilleur résultat électoral jamais enregistré depuis 30 ans au niveau national avec la promesse de redresser une économie en panne et d'incarner un pouvoir fort.

"Modi est notre lion! Il va travailler pour le peuple indien, pour le développement et pour chaque Indien", lance Om Dutt, un commerçant de 39 ans venu l'acclamer à l'aéroport, reflétant les fortes attentes placées en lui.

Portant une veste et une chemise bleue, debout sur le marche-pied de son véhicule, il a traversé la capitale jusqu'au siège de sa formation, où il a été accueilli par des centaines de partisans qui scandaient son nom et ont déversé sur lui une pluie de pétales de fleurs.

L'ancien vendeur de thé avait reçu vendredi les félicitations des dirigeants du monde entier après la victoire de son camp sur le Parti du Congrès de la dynastie Gandhi, qui a enregistré sa pire défaite.

"Je veux tous vous emmener avec moi pour faire avancer ce pays (..) Il est de ma responsabilité de vous prendre avec moi pour diriger ce pays", a dit M. Modi devant ses électeurs du Gujarat vendredi soir.

Usant d'un thème récurrent dans son discours, il a estimé que l'Inde, deuxième pays le plus peuplé du monde, devait devenir une puissance mondiale reconnue, promettant "de faire du XXIe siècle le siècle de l'Inde".

M. Modi devrait officiellement être intronisé Premier ministre la semaine prochaine. Les résultats annoncés par la Commission électorale attribuent au BJP 282 sièges sur 543 au Parlement, soit la première majorité absolue jamais obtenue en 30 ans par un seul parti.

Pour sa part, le Parti du Congrès est sorti usé de dix ans de pouvoir, affaibli par des scandales de corruption à répétition, la stagnation de l'économie et une inflation galopante. La campagne de Rahul Gandhi, fils de la présidente du parti, Sonia Gandhi, a été jugée terne et sans direction par les observateurs.

Le Premier ministre sortant, Manmohan Singh, a remis sa démission samedi et remercié le peuple indien, dans une dernière allocution télévisée.

"Aujourd'hui, l'Inde est un pays bien plus fort qu'il y a dix ans", a dit le dirigeant de 81 ans, dont le style discret tranche avec la poigne de son successeur.

La tâche principale de M. Modi sera la relance de l'économie avec une croissance tombée en deux ans de 9% à moins de 5% et des millions de jeunes sans emploi ou sous-employés.

Les dirigeants d'entreprises, en particulier des plus grandes, ont salué la victoire de Narendra Modi, considéré comme favorable aux milieux d'affaires.

En revanche, les dirigeants occidentaux devraient l'accueillir avec moins d'enthousiasme, l'ayant boycotté pendant près d'une dizaine d'années après les émeutes de 2002.

bur-ef/mr

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